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    Attentats: des milliers de gens partagent cette lettre d’un Belge musulman

    «Pourquoi les musulmans ne descendent pas en masse pour condamner?» «Parce que nous sommes en train de soigner les blessés dans les hôpitaux... Parce que nous sommes doublement, triplement meurtris...»

    Ismaël Saidi est un auteur et réalisateur belge de 40 ans.

    Mardi 22 mars, Ismaël Saidi a partagé, comme beaucoup, des hommages aux victimes des attentats de Bruxelles sur les réseaux sociaux.

    facebook.com

    Et s'est rendu place de la Bourse, où les habitants de Bruxelles rendent hommage à leurs morts.

    Daesh revendique l'attentat ? Nous on revendique l'amour pour les nôtres et pour la vie ! #tousalabourse

    Il a aussi partagé ce message islamophobe qui l'a, dit-il, fait «vomir».

    J'ai lu, j'ai vomi puis j'ai été à la Bourse...

    Les réactions haineuses à l'égard des musulmans lui ont visiblement inspiré cette lettre qu'il a publiée au lendemain des attentats sur Facebook, et déjà partagée des milliers de fois:

    Facebook: ismael.saidi

    «Pourquoi les musulmans ne descendent pas en masse dans la rue pour condamner?», demande-t-il entre guillemets, comme une question qu'il a entendue. Avant d'en égrainer les raisons selon lui:

    «Parce que nous sommes en train de conduire les taxis qui ramènent gratuitement la population chez elle depuis hier...

    Parce que nous sommes en train de soigner les blessés dans les hôpitaux...

    Parce que nous conduisons les ambulances qui filent comme des étoiles sur nos routes pour essayer de sauver ce qu'il reste de vie en nous...

    Parce que nous sommes à la réception des hôtels qui accueillent les badauds gratuitement depuis hier...

    Parce que nous conduisons les bus, les trams et les métros afin que la vie continue, même blessée...

    Parce que nous sommes toujours à la recherche des criminels sous notre habit de policier, d'enquêteur, de magistrat...

    Parce que nous pleurons nos disparus, aussi...

    Parce que nous ne sommes pas plus épargnés...

    Parce que nous sommes doublement, triplement meurtris...

    Parce qu'une même croyance a engendré le bourreau et la victime...

    Parce que nous sommes groggy, perdus et que nous essayons de comprendre...

    Parce que nous avons passé la nuit sur le pas de notre porte à attendre un être qui ne reviendra plus...

    Parce que nous comptons nos morts...

    Parce que nous sommes en deuil....»

    Et de conclure: «Le reste n'est que silence.»

    Dans les commentaires, de nombreux internautes ont salué son message: