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    Saluts nazis, messages racistes: ces candidats FN pas «dédiabolisés»

    Voici quelques candidats au pedigree sulfureux qui figurent en bonne position dans les listes régionales FN.

    «Dédiabolisé», le FN est selon ses dirigeants ferme face aux dérapages, comme est censée le prouver la commission de discipline qui a sanctionné certains candidats après les dernières élections départementales. L'exclusion de Jean-Marie Le Pen enfin, devait achever l'idée selon laquelle le FN d'aujourd'hui n'est pas ou plus antisémite, ni raciste.

    Et pourtant. En regardant les listes frontistes des élections régionales, on constate que de nombreux candidats paraissent bien éloignés de l'image d'un «nouveau FN» promu par Marine Le Pen. Certains ont de sérieuses chances d'intégrer les conseils régionaux grâce au scrutin proportionnel à deux tours avec prime majoritaire. Voici une petite revue (non-exhaustive) des potentiels futurs élus régionaux dont le profil pourrait poser problème.

    L'identitaire Philippe Vardon, 5e sur la liste en PACA

    Membre d'Unité radicale, organisation politique dissoute après l'attentat manqué contre Jacques Chirac le 14 juillet 2002, il co-fondra le Bloc identitaire, groupuscule d'extrême droite qui cible majoritairement migrants et musulmans et deviendra le leader de Nissa Rebela, la branche niçoise de cette formation. Plus extrémiste encore que le FN, Il s'écharpera vivement avec Jean-Marie Le Pen en 2010, lors d'un débat avant les élections régionales. En 2013, Marine Le Pen juge même qu'il n'a pas sa place au Front national.

    Condamné en justice pour «reconstitution de ligue dissoute», ce candidat FN a à son actif un passé encore plus sulfureux. En 1998 par exemple, il chante «Nous sommes la Zyklon Army, l’armée des skinheads», selon Le Point qui a exhumé ces images issues d'un documentaire. L'intéressé a dit à Mediapart qu'il pense n'avoir «rien à se reprocher». Cette «chanson» est l’œuvre du groupe néonazi Evil Skins qui a dans ses paroles le Zyklon B, gaz mortel utilisé dans les camps de concentration allemands.

    Axel Loustau, 3e sur la liste des Hauts-de-Seine

    Jusqu'à présent, les cadres du FN prenaient bien soin de ne pas évoquer leur proximité avec cet ancien membre du GUD, un violent groupuscule d'extrême droite. Et ce même si Axel Loustau, (mis en examen pour escroquerie en mars dernier) est l'ancien trésorier de Jeanne, le microparti de Marine Le Pen.

    En 2013, Axel Loustau et d’autres anciens «gudards», avaient violemment troublé une «manif pour tous» en agressant le service d’ordre et en insultant des journalistes avant d'être interpellé. Il est également accusé d'avoir fait un salut fasciste devant ses amis lors d'une soirée privée.

    En 1992 enfin, il était allé Madrid rendre visite au pro-nazi belge Léon Degrelle, pour se faire dédicacer l'un de ses ouvrages, comme l'avait immortalisé la RTBF dans un documentaire sur l'ancien combattant de la division SS Wallonie. «C'est un grand honneur», lâchera ce candidat FN d'Ile-de-France à celui qui n'a jamais caché défendre Hitler (visible à 1h34 et 20 secondes sur la vidéo).

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    Samuel Potier, tête de liste en Loire-Atlantique

    Pour ce candidat, aucune différence n'existe entre l'islam et le terrorisme. «La lâcheté des musulmans n'a pas de limites: tirer sur un homme à terre qui implore», écrit-il par exemple à propos des attentats contre Charlie Hebdo en janvier dernier. Mais la spécialité de ce frontiste reste les «blagues» islamophobes qu'il publie régulièrement sur Twitter, comme l'avait relevé Le Lab.

    Julia Abraham, 7e sur la liste en Bas-Rhin

    Cette candidate aura du mal à faire oublier un cliché en particulier. Des photos, prises lors de la soirée du 40e anniversaire du Front national le 8 décembre 2012 et relayées par le site militant Reflexes, montrent Julia Abraham (robe beige) et la députée du FN Marion-Maréchal Le Pen (au fond à gauche sur la photo de gauche) aux côtés d’Edouard Klein, leader du GUD (en bas au centre), et d’un de ses membres, Baptiste Coquelle (au centre avec des lunettes).

    Problème: ce Baptiste Coquelle est également connu pour ce salut nazi.

    Thierry Sénéclauze, tête de liste FN dans la Drôme

    Même obsession anti-musulmane chez Thierry Sénéclauze qui, révèle le site L'Entente, dont le compte Facebook avait publié ce commentaire sur Facebook à la suite d'une vidéo montrant une femme volant des produits dans un supermarché sous un voile islamique: «Contre les sacs plastiques, offrez-vous une musulmane, voire une burka». Il avait également précisé «Je suis Bleu, Blanc, Rouge, pas noir», au-dessus d'un drapeau français, ou comparé la République française à Daesh.

    Pascal Gannat, tête de liste dans les Pays-de-la-Loire

    Pour ce candidat et militant historique au FN, confier un ministère à un homosexuel semble poser problème comme le rapporte Le Figaro. «Pour rappel, les cathos religieux, et supérieurs de fraternités ayant lancé des appels solennels à voter Sarko le Gender (sic), faisaient voter pour celui qui devait voter la culture à un homosexuel, Frédéric Mitterrand. Leur champion Sarkozy qui devait nous éviter le mariage gay (…) Vous avez soutenu la culture confiée à un gay», écrit Pascal Gannat sur le site d'extrême droite Nouvelle de France au dessous d'un article critiquant la venue au FN de l'homosexuel et ex-UMP Sébastien Chenu.

    Aymeric Perraud, 11e sur la liste en Moselle

    Ce candidat avait déjà été épinglé lors des élections municipales pour plusieurs tweets racistes. Mais s'il avait été suspendu par le parti, c'est pour avoir insulté Jean-Marie Le Pen de «rat puant». Depuis, Aymeric Perraud a pu intégrer la liste de Florian Philippot pour les élections régionales et ce, malgré ses nombreux messages aux relents racistes ou homophobes postés sur les réseaux sociaux.

    Karine Luttringer, 11e sur la liste en Haut-Rhin

    Dans la catégorie «passion Hitler», on trouve cette candidate qui pense que «Adolphe doit se retourner dans sa tombe» en voyant des «hordes de musulmans» en Allemagne et qui trouve des ressemblances entre Arnaud Montebourg et «un dénommé Hitler».

    Sébastien Brodbeck 31e de la liste en Moselle

    Également sur la liste de Florian Philippot, ce candidat ne se prive pas de retweeter des messages homophobes sur les réseaux sociaux.


    Il retweete aussi des messages évoquant la théorie raciste du «grand remplacement», alors même que Marine Le Pen l'a réfutée.



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