La réalisatrice franco-marocaine Houda Benyamina a reçu dimanche au Festival de Cannes la Caméra d'or, qui récompense le meilleur premier film, pour le long-métrage Divines.
«Dans une banlieue où se côtoient trafics et religion, Dounia a soif de pouvoir et de réussite. Soutenue par Maimouna, sa meilleure amie, elle décide de suivre les traces de Rebecca, une dealeuse respectée. Sa rencontre avec Djigui, un jeune danseur troublant de sensualité, va bouleverser sa vie.»
En recevant le prix des mains de Catherine Corsini et Willem Dafoe, Houda Benyamina a prononcé un discours absolument génial.
Elle y a notamment exprimé sa joie à l'idée de recevoir ce prix de la main d'une femme: «Que ce soit une femme qui nous ait remis le prix quoi… C’est juste une tuerie quoi!»
Ensuite, elle a aussi souhaité que les diverses sélections du Festival de Cannes soient composées de plus de femmes. Avant de lancer à Édouard Waintrop, délégué général de la Quinzaine des réalisateurs, «T’as du clito!», une référence à une des répliques du film.
Et sur Twitter, les internautes ont trouvé son discours très rafraîchissant.
Certaines femmes ont remercié la réalisatrice.
D'autres lui ont même demandé de présenter le reste de la cérémonie.
Ou ont déploré les propos de Laurent Lafitte juste après.
Et puis, il y a ceux qui n'ont rien compris.
Voici le discours dans son intégralité:
«J'arrête pas de dire j'en ai rien à foutre de Cannes à mon producteur depuis le début. Quand j'étais en train de monter je lui ai dit: "Je m'en fous de Cannes, je fais pas un film pour Cannes."
Et aujourd'hui, ben je suis contente d'être là parce que c'est aussi notre place à nous. Cannes nous appartient, Cannes est à nous aussi (…) On est là, c'est possible et que ce soit une femme qui nous ait remis le prix quoi… C'est juste une tuerie quoi. C'est une tuerie que ce soit une femme.
Et pour que les choses elles changent, il faut mettre beaucoup plus de gens décisionnaires… Que ce soient des femmes… Il faut beaucoup plus de femmes même dans les sélectionneurs aujourd'hui… Des femmes! Des femmes! (…)