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    Les enfants oubliés de Calais

    Cela fait six mois que la «jungle» de Calais a été démantelée, mais de nombreux réfugiés sont encore sur place. Parmi eux, un grand nombre de mineurs isolés.

    Sous les ombres projetées par des pylônes électriques, un groupe de jeunes est assis sur l'herbe, près d'une autoroute qui mène à la Manche. D'autres jouent au foot avec un caillou sur le gravier. Près de là se dessinent les silhouettes de dunes et d'usines chimiques, devant la ligne d'horizon grise découpée par les cheminées.

    Il est 18h au centre de distribution d'urgence de Calais, et beaucoup de ceux qui attendent de la nourriture ou d'autres sortes de dons sont des mineurs isolés –des jeunes de moins de 18 ans qui n'ont pas de foyer, pas d'abri et pas d'adulte pour prendre soin d'eux. Beaucoup sont venus recevoir ce qui constitue le seul repas de leur journée. Trois voitures de la gendarmerie française viennent se garer, en observation.

    Daniel, 17 ans, juché sur un monticule de sable, tongs aux pieds, mange du riz et un plat en sauce dans une assiette en carton. Daniel me raconte comment il essaie de dormir par terre dans la forêt, la nuit. Comme les autres adolescents à qui je parle ici, il me dit qu'il n'y arrive pas. «À minuit, les policiers arrivent en courant dans la forêt, ils zigzaguent de partout. Je ne dors pas chaque nuit.»

    «Les policiers brûlent nos sacs de couchage tous les jours, tous les jours. Pas de sommeil du tout.»

    «Tous les jours [ils] tapent, tous les jours [ils] nous gazent [avec des bombes lacrymogènes]. La vie n'est pas bonne. Je veux une date [de transfert au Royaume-Uni].» Un autre jeune se joint à la conversation: «Tout le monde –trop de stress. Nous avons besoin de liberté. Quelle est la solution? Quelle est la solution?»

    Voilà six mois que la «jungle» de Calais, qui abritait 10.000 migrants, a été démantelée, mais selon Help Refugees, association présente sur place pour apporter une aide d'urgence, il reste encore environ 200 mineurs isolés parmi les personnes qui sont restées dans la zone. Ils viennent en grande partie d'Afrique subsaharienne –Érythrée, Soudan, Éthiopie– ainsi que d'Afghanistan et d'Irak. La plupart d'entre eux espèrent traverser la frontière extrêmement surveillée qui mène au Royaume-Uni.

    Quand les couvertures ne sont pas perdues ou irrémédiablement abîmées par la pluie, les policiers les arrosent de gaz lacrymogène

    «Beaucoup de fois j'ai essayé de traverser», explique Daniel qui vient d'Érythrée, un pays où le service militaire a une durée indéterminée, qui inflige des travaux forcés et dont Human Rights Watch a déclaré qu'il avait «un des gouvernements les plus tyranniques du monde.» «Peut-être 15 fois. Un jour les policiers m'ont mis en prison, un mois. Une fois, 45 jours.» Pourtant, malgré cela, il est bien décidé à se rendre de l'autre côté de la Manche: «Je veux étudier pour devenir ingénieur. C'est bon pour le cerveau, et la prochaine génération construira.»

    Certains des jeunes de Calais ont de la famille au Royaume-Uni et ont, légalement, le droit de la rejoindre. Mais bien que le Home Office affirme que plus de 750 mineurs isolés venus de France ont été accueillis dans le cadre du soutien au démantèlement de la jungle de Calais, Philli Boyle, responsable à Calais de l'association Help Refugees, explique que la procédure de regroupement familial est si lente que de nombreux mineurs «ont perdu la foi dans le système et la possibilité de parvenir en toute sécurité au Royaume-Uni par une voie légale».

    «Quand les mineurs en arrivent à envisager d'autres moyens de rejoindre le Royaume-Uni pour y trouver asile, ils s'exposent à de graves dangers» s'inquiète Boyle.

    Les bénévoles disent qu'ils entendent parfois la police détruire ce qu'ils donnent aux migrants. Quand les couvertures ne sont pas perdues ou irrémédiablement abîmées par la pluie, leur a-t-on raconté, les policiers les arrosent de gaz lacrymogène. Conséquences, ils distribuent environ 200 couvertures un soir sur deux, bien plus qu'à l'époque où 10.000 personnes dormaient dans le camp de Calais. «Tout ce qu'on fait, c'est combattre des incendies», déplore Josh, le responsable du magasin.

    Dans la queue, Beba, tout juste 13 ans, raconte qu'il a une sœur au Royaume-Uni. Il dit qu'il veut apprendre, avoir une vie sociale et jouer au foot. Il supporte le Chelsea FC. Il me confie que son joueur préféré est Eden Hazard, milieu de terrain et attaquant. «Je veux jouer au foot, dit-il, mais il n'y a pas de ballon, pas de stade, juste des cailloux.» Que veut-il faire quand il sera grand? «Essayer et essayer encore, je veux faire tous les métiers. Je perds mon énergie à cause de la police.»

    «J'ai peur, je suis un humain, je ne suis pas un animal. Tous les soirs je pleure, ma famille me manque.»

    Solomon Ayuub, 15 ans, recharge son téléphone à la station de charge mise à disposition par l'association de bénévoles. Il raconte n'être à Calais que depuis quatre mois, ce qui signifie qu'il est arrivé après le démantèlement du camp. Il explique que cette année, ce sera la première fois qu'il passera le ramadan, le mois de jeûne des musulmans, «loin de chez [lui]». Il a de la famille au Royaume-Uni et dit qu'il veut travailler dans l'électrotechnique plus tard. Il dit qu'il dort dans la «jungle» –en référence non au camp disparu mais à la forêt derrière nous, qu'on devine en lisière de la clairière. «Le policier a pris notre sac de couchage, raconte-t-il. La France est un pays difficile. Quatre jours en prison.»

    Lorsqu'il dormait dans le parc, les gendarmes sont venus et il a entendu des cris: «Allez, allez», avant d'être aspergé au gaz lacrymogène. Un de ses amis a des béquilles.

    Thomas, 14 ans, décrit le foyer qu'il a laissé en Érythrée en mimant quelqu'un qui tient un fusil et qui tire. Il a très peu dormi: «J'ai peur, je suis un humain, je ne suis pas un animal. Tous les soirs je pleure, ma famille me manque.»

    Et puis il y a Samira (son prénom a été changé), mineure érythréenne de 17 ans que j'ai rencontrée à un autre endroit dans le Nord de la France. Elle vient juste d'être retrouvée après avoir complètement disparu pendant presque deux mois, ce qui avait suscité de grandes inquiétudes pour sa sécurité.

    Après avoir quitté l'Érythrée, Samira a voyagé pendant quatre mois et traversé le Soudan, le Sahara, la Libye et la Méditerranée, rapporte l'association Help Refugees. Dans l'espoir de se rendre au Royaume-Uni, où elle a de la famille à Birmingham, elle s'est rendue à Calais où elle est arrivée en juillet 2016.

    «Ce n'était pas bien, je ne pouvais pas dormir. J'étais fatiguée», raconte-t-elle de son arrivée dans la sordide «jungle» de Calais. Quand les bulldozers sont venus et que la destruction des tentes du camp a commencé en octobre, Samira a été hébergée dans des conteneurs avec d'autres jeunes de moins de 18 ans. Après un examen pour déterminer qu'elle était bien mineure, on lui a dit en novembre qu'elle avait le droit de demander l'asile au Royaume-Uni au titre de «l'amendement Dubs», un programme britannique visant à aider les mineurs isolés, explique Help Refugees.

    Mais lorsqu'elle s'est rendue au car qui, pensait-elle, l'amènerait au Royaume-Uni, on l'a empêchée d'y monter. Pendant que les autres prenaient place à bord, Samira a été laissée là, sans comprendre pourquoi. Help Refugees dit que ce qu'il s'est passé n'est toujours pas clair. Le Home Office a répondu à BuzzFeed News qu'il ne pouvait faire de commentaires sur des cas individuels.

    Samira a ensuite été emmenée dans un centre d'hébergement à trois heures au sud de Paris. Là, elle s'est fait des amis qui ont été envoyés au Royaume-Uni ou ailleurs en France, tandis qu'elle attendait toujours, sans qu'on l'informe jamais de ses perspectives de rejoindre sa famille.

    «Samira ne comprenait pas ce qu'il se passait», explique Michael McHugh, responsable protection de l'enfance de Help Refugees à Calais, qui s'occupe du dossier de Samira. «Elle était toute seule, à attendre. Elle ne faisait qu'attendre une date de transfert.»

    Les jeunes dans ces situations sont tenaces et «ils ne sont pas stupides», explique McHugh: «Tout ce qu'ils veulent c'est arriver quelque part et commencer leur vie.»

    Samira a entendu dire que certaines personnes continuaient de traverser la Manche pour atteindre l'Angleterre depuis le Nord de la France, elle a alors décidé de quitter le centre d'hébergement et s'est rendue dans un camp à 70km de Calais. Là-bas, elle a contacté Refugee Youth Service, une association qui travaille sur le terrain pour leur expliquer la situation vulnérable dans laquelle elle se trouvait. L'association a pu alerter les autorités compétentes ainsi que les équipes françaises de lutte contre le trafic d'êtres humains qui considéraient que Samira courait un risque. Mais quand, en janvier, des bénévoles de Help Refugees sont venus la chercher au camp, elle avait disparu.

    Elle a été retrouvée six semaines plus tard, en mars, par des bénévoles de la communauté érythréenne qui la cherchaient dans un autre camp, près de Calais. Elle avait des bleus sur les jambes et des marques sur le corps, disait souffrir et se sentir fatiguée et stressée.

    Samira a raconté qu'elle était allée à Paris en croyant qu'elle aurait peut-être la possibilité de rejoindre le Royaume-Uni à partir de là. Elle a dormi dans une tente dans le quartier de la Chapelle avec d'autres filles. C'est là que des hommes qu'elle n'avait jamais rencontrés auparavant lui ont dit qu'il faudrait qu'elle «travaille» si elle voulait rester.

    Sabriya Guivy, conseillère juridique pour Help Refugees, a parlé à Samira lorsqu'elle a été retrouvée. «Elle avait l'air d'être en souffrance, mentalement et physiquement, après ce qu'il s'était passé à Paris», rapporte Guivy lors du trajet en voiture qui nous mène à Samira.

    «Elle disait qu'elle était à Calais mais qu'elle ne savait pas pourquoi, et qu'elle était allée dans un autre endroit et qu'elle ne savait pas pourquoi non plus, raconte Guivy. Elle est arrivée à bout de patience et elle est partie. Mais elle s'est rendue compte que ce qui se passait n'était pas normal.»

    Samira a fini par accepter de se placer sous la protection de l'État français, ce qui signifie qu'elle s'est vu accorder un asile temporaire et qu'elle a pu être hébergée dans un refuge où l'on s'occupait d'elle pendant que Help Refugees tentait de faire réexaminer son dossier. L'association lui a fourni un nouveau téléphone et une nouvelle carte SIM pour qu'elle ne soit plus contactée par des gens qui ont eu son numéro.

    «Ce genre de choses ne devrait pas arriver à des réfugiés mineurs en Europe», s'indigne Guivy, qui travaille sur 11 autres dossiers de regroupement familial comme celui de Samira.

    Quand je fais la connaissance de Samira, elle vient d'apprendre qu'elle va enfin pouvoir se rendre au Royaume-Uni, six mois après s'être vu interdire l'accès à bord du car. Elle affiche un large sourire et étreint les bénévoles lorsque nous nous retrouvons sur une place de la ville. Elle porte un bas de jogging gris et des ballerines noires ornées de petits rubans, et ses cheveux sont coiffés en queue de cheval. Elle nous emmène dans un parc qu'elle aime bien, où des enfants jouent sur une cage à poule. Leurs mères voilées papotent autour d'une table de pique-nique.

    «Tout ce processus de demande d'asile vous broie complètement.»

    Les bénévoles disent que l'humeur de Samira a considérablement changé depuis qu'elle a entendu la bonne nouvelle. Elle joint les mains, dont quelques doigts arborent un reste de vernis rose écaillé, et nous buvons du Coca en mangeant des Mars autour d'une table. Elle est ravie de voir les bénévoles et très excitée par ce qui l'attend. «Je ne connais que le nom "Birmingham", je ne demande rien d'autre, explique-t-elle. Je suis contente.»

    Elle dit avoir surtout hâte d'aller à l'école et avoir toujours voulu étudier la géographie, «pour apprendre des choses sur les gens». Elle raconte aussi avoir très envie de se mettre au jardinage, un hobby qu'elle avait vu pratiquer avec passion par un voisin italien en Érythrée. Lorsqu'on lui demande ce qu'elle veut faire plus tard, elle répond: «Je veux aider les gens comme moi.»

    Avant sa destruction, le camp de Calais affichait «des niveaux de bactéries dangereux et une hygiène épouvantable», selon un rapport. Mais la situation transitoire de nombreux mineurs isolés crée des problèmes différents. «Ils ont beau détruire les camps et les installations de fortune, le problème va continuer de s'intensifier jusqu'à ce qu'il y ait des solutions adéquates et suffisantes pour les personnes déplacées en France», explique Boyle.

    «C'est surtout le grand nombre de jeunes qui vivent dans des conditions précaires, sans toit au-dessus de leur tête et sous la menace constante des brutalités policières et des agressions des groupes d'extrême droite qui nous inquiète. Les droits humains de base de ces enfants ne sont pas respectés.»

    Le nombre d'enfants réfugiés et de migrants qui se déplacent seuls dans le monde a atteint un record inédit et a été quasiment multiplié par cinq depuis 2010 pour atteindre au moins 300.000 en 2015-2016, selon les derniers chiffres de l'Unicef. Beaucoup de mineurs doivent mener des batailles juridiques pour entrer dans des pays où ils devraient normalement avoir le droit d'aller.

    «Tout ce processus [de demande d'asile] vous broie complètement, expose McHugh, de l'association Help Refugees. Les jeunes ont le droit de savoir [où en est leur dossier]. Pouvoir rejoindre sa famille est un droit.»

    Il rapporte que les enfants à Calais appellent leurs familles au Royaume-Uni, qui ne savent pas quoi faire. La procédure n'est «pas navigable», dit-il. «Elle est difficile à utiliser.»

    Les militants avaient espéré que 3000 enfants bénéficieraient de l'amendement Dubs mais seuls 350 ont été accueillis en Grande-Bretagne à ce titre, et en mars, le gouvernement de Theresa May a discrètement annoncé qu'il mettrait un terme à son engagement à ce programme.

    Tandis que les partis politiques britanniques communiquent leurs professions de foi en prévision des élections prochaines, on note un manque de détails sur la manière dont le Royaume-Uni compte gérer la crise des réfugiés en cours. Voilà ce qu'annonce le programme conservateur: «Là où c'est possible, le gouvernement offrira asile et abri à des personnes originaires de parties du monde affectées par le conflit et l'oppression, plutôt qu'à ceux qui sont parvenus à arriver en grande-Bretagne.» Mais rien sur les mineurs isolés –on estime qu'il y a en Europe environ 90.000 enfants migrants non accompagnés, alors que cela a été un sujet sensible abordé au Parlement il n'y a pas très longtemps.

    Je rejoins McHugh au magasin de Calais où se font les distributions, centre partagé par Help Refugees, L'Auberge des Migrants, Refugee Youth Service, Refugee Community Kitchen et Utopia 56, des associations qui travaillent ensemble pour fournir des repas, distribuer des vêtements, de la literie et des produits d'hygiène. Nous ne pouvons pas photographier l'entrée du bâtiment en tôle ondulée, car les bénévoles ne veulent pas attirer l'attention des groupes d'extrême droite.

    Presque tous les mineurs demandeurs d'asile de Calais sont isolés, affirme un rapport de l'association Refugee Rights. En conséquence, une grande partie du travail de McHugh consiste à leur faire découvrir des modèles positifs auxquels s'identifier, en invitant par exemple de jeunes professionnels oromos ou des étudiants érythréens étudiant à Paris à venir leur parler. Il les incite à envisager de demander l'asile en France pour obtenir une autorisation de séjour plutôt que d'attendre d'aller en Angleterre où leur dossier sera réexaminé à leurs 18 ans et où ils pourraient éventuellement être renvoyés dans leur pays d'origine si leur demande de prorogation leur est refusée.

    Il organise des activités comme une journée à la mer pour huit jeunes filles. «Nous sommes partis à la plage et là, elles se sont transformées en adolescentes, à prendre des selfies dans la mer», raconte-t-il.

    Beaucoup des réfugiés mineurs qui vivent à Calais ont été confrontés au racisme dans la région. McHugh raconte qu'un jour, il a organisé une expédition bowling pour les adolescents, en ville. Lorsqu'ils sont arrivés, la femme qui dirigeait le centre a décrété qu'elle ne voulait pas d'eux chez elle. «Un des garçons a dit: "On n'a plus envie d'y aller."» Alors ils sont allés au café d'à côté, et McHugh a demandé au patron si tout le monde était bienvenu chez lui.

    Des tables de pique-nique et des jeux de société sont entassés au fond du point jeunesse mobile de Help Refugees, garé près du centre de distribution le soir de notre venue. Il a pour fonction de soulager les angoisses des mineurs et de leur fournir des activités pendant la journée. Des boîtes de jeu Puissance 4 sont sorties, autour desquelles les adolescents s'attroupent. Les bénévoles essaient de faire du travail social au jour le jour, de conseiller les enfants de se placer sous la protection de la France. Beaucoup n'en ont pas très envie car ils craignent que cela les empêche de se rendre au Royaume-Uni.

    Il y a une file d'attente pour les repas distribués par l'association Refugee Community Kitchen, dont le tableau blanc explique qu'elle fournit des repas à 400 personnes à Calais et à 150 à Dunkerque, et fait 500 distributions par le biais d'Utopia 56, une association qui organise des maraudes nocturnes pour venir en aide aux réfugiés.

    Les autorités tolèrent les distributions de nourriture et d'objets de première nécessité pendant ce petit créneau du soir. Après le démantèlement de la «jungle» de Calais et l'incendie qui a dévasté le camp de Grande-Synthe à Dunkerque, il avait été annoncé que l'État n'apporterait plus d'aide humanitaire aux réfugiés. En conséquence, ici les associations de bénévoles sont leurs seuls moyens d'avoir accès à de la nourriture, des vêtements, des couvertures, des informations et du soutien.

    Le ciel est couvert lorsque les gendarmes descendent de leurs camionnettes pour évacuer les enfants au point de distribution dans la forêt. Les bénévoles rangent les tables pliantes, les jeux et la nourriture, tandis que les forces de l'ordre font signe aux mineurs de se lever. Certains ont rabattu leur capuche, d'autres ramassent leurs nouvelles couvertures et leurs capes en plastique et se mettent à marcher, en rang, vers la forêt, pour une nouvelle nuit sous la pluie.

    Ce post a été traduit de l'anglais par Bérengère Viennot.