Le FN est arrivé en tête dans 6 régions et en tête des voix sur le plan national au premier tour des régionales 2015.
Marine Le Pen a rapidement déclaré avoir confirmé ce qu'elle appelle sa place -néanmoins contestée- de «premier parti de France» pour le FN.
Mais le porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll estime quant à lui que la victoire revient à la gauche:
«J'ai regardé l'ensemble des résultats consolidés ce qui fait le rapport de forces entre la gauche, la droite et l'extrême droite. Si je regarde ce rapport de force, le total de la gauche, qu'on disait en difficulté, doit dépasser les 36% et en fait le premier parti de France.»
Même argument chez Olivier Faure, porte-parole du PS.
Cet argument, développé par plusieurs responsables de gauche, tient-il vraiment la route?
Si l'on reprend les dernières estimations des résultats en France métropolitaine, plusieurs blocs se distinguent:
1. À gauche:
Lutte Ouvrière (1,6%), Front de gauche, EELV, Nouvelle donne (10,5%), PS et alliés (22,6%).
Total: 34,7%.
2. Centre et droite:
Les Républicains, Modem, UDI et CPNT (27,1%), Debout la France (3,6%)
Total centre et droite: 30,7%
3. Front National: 30,3%
4. Autres listes: 4,3%.
L'argument des ténors socialistes pourrait donc tenir sur le plan arithmétique. Si tous les électeurs de gauche votaient d'un seul bloc au second tour, cette dernière arriverait en tête.
Reste que c'est bien à cause de désaccords de fond que la gauche n'a pas présenté de listes unitaires au premier tour. Il est donc loin d'être acquis que la théorie de Stéphane Le Foll et Olivier Faure se vérifie au second tour.
Aux élections départementales de 2015, par exemple, le bloc de gauche avait perdu 4,58% entre les deux tours, passant de 36,70% à 32,12%.