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    L'espionnage de l'Élysée par les États-Unis expliqué avec des mèmes

    On vous explique avec de jolies images les documents de WikiLeaks qui révèlent que Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et François Hollande ont été mis sur écoute par la NSA.

    C'est une nouvelle salve de documents publiés par WikiLeaks dont Libération et Médiapart ont eu la primeur mardi 23 juin. Ils révèlent que les trois derniers présidents français ont été mis sur écoute de 2006 à 2012 par la NSA.

    Dans @libe aujourd'hui: trois présidents sur écoute. Et tout notre dossier #FranceLeaks http://t.co/QgnWidjkpY

    BuzzFeed France fait le point avec des mèmes (on ne se refait pas) sur ces informations et leurs implications:

    Que contiennent les révélations de WikiLeaks?

    Facebook: LesGribouillagesDeRakidd

    Le principal enseignement de ces révélations est que Jacques Chirac, puis Nicolas Sarkozy et François Hollande ont été espionnés sur une période qui va de 2006 à mai 2012, après l'installation à l'Élysée de François Hollande.

    Parmi ces documents regroupés dans un dossier nommé «Espionnage Élysée» par WikiLeaks, on trouve par exemple cinq rapports d'analyse de la NSA (l'agence de renseignement américaine) classés «Top Secret».

    Par exemple, la NSA évoque des réunions secrètes avec François Hollande destinées à plancher sur une éventuelle sortie de la Grèce de la zone euro en 2012. On apprend aussi qu'en 2008, Nicolas Sarkozy «se voit comme le seul à pouvoir résoudre la crise financière mondiale». Ou encore que Jacques Chirac pensait plutôt du mal de son ministre des Affaires étrangères Philippe Douste-Blazy à cause de son penchant pour les «déclarations inexactes et inopportunes».

    Est-ce vraiment une surprise?

    L'information en elle-même n'est pas surprenante: des informations similaires avaient fuité en 2013 sur l'espionnage de la chancelière allemande par la NSA.

    Nombreux sont donc ceux qui, aujourd'hui, ironisent sur la «découverte». «Ce sont des choses que nous savions», a réagi le ministre du Travail François Rebsamen sur France Info ce mercredi.

    «Que les États-Unis écoutent les principaux dirigeants d'un pays allié comme la France relève pour certains du secret de polichinelle», reconnaît d'ailleurs Mediapart.

    À la différence que l'information est cette fois prouvée. Surtout, ces nouveaux documents montrent «l'ampleur jusqu'ici insoupçonnée de l'espionnage états-unien, réalisé en dehors de tout cadre judiciaire et de tout réel contrôle, note le site d'information. Ce ne sont pas seulement les présidents de la République successifs qui ont été écoutés ces dernières années, mais toutes les strates de la puissance publique qui ont été, à un moment ou à un autre, la cible des États-Unis».

    Quel intérêt pour les États-Unis?

    Libération le reconnaît: «Si le contenu des notes est classé comme hautement confidentiel, il ne révèle pas pour autant de secret d'État».

    Reste que les informations obtenues par le biais des écoutes, si futiles peuvent-elles paraître, peuvent toujours servir les intérêts américains. «Les États-Unis n'écoutent pas dans le seul intérêt de découvrir des secrets d'État, ils portent également un intérêt dans les affaires personnelles qu'il peut être important de connaître», explique Éric Denécé, directeur du Centre français de recherche sur le renseignement au Figaro.

    Et de conclure: «Ces écoutes peuvent représenter un moyen de pression: imaginez que Thomas Thévenoud ou Jérôme Cahuzac soient encore au gouvernement et que les USA découvrent les affaires dans lesquelles ils sont impliqués, alors que le gouvernement français les ignore. Ces informations peuvent constituer un moyen de pression important dans des réunions très officielles telles que le G7».

    Quelle réaction de la part de la France?

    #WikiLeaksElysee Après moult réflexion, la France vient d'envoyer ceci à Obama en matière de protestation.

    Un Conseil de défense a été réuni à l'Élysée ce mercredi matin après les révélations de WikiLeaks. La présidence a condamné des «faits inacceptables», indiquant que la France ne «tolérera aucun agissement mettant en cause sa sécurié».

    En outre, le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius a décidé de convoquer à 18h l'ambassadrice des États-Unis en France, selon l'AFP.

    François Hollande devrait lui s'entretenir avec Barack Obama dans l'après-midi, selon Claude Bartolone et Jean-Pierre Raffarin, qui participaient à une réunion de parlementaires autour de François Hollande.

    Conseil de défense : la France ne tolèrera aucun agissement mettant en cause sa sécurité et ses intérêts

    Que répondent les États-Unis?

    La première réponse américaine est pour le moins molle. «Nous ne ciblons pas les communications de François Hollande, nous ne le faisons pas et nous ne le ferons pas», a réagi Ned Price, le porte-parole du Conseil de sécurité nationale américain.

    Le diable, le détail. Dans son “démenti“, la Maison blanche dit-elle ne pas avoir écouté Hollande? Elle ne parle qu'au présent et au futur.

    Comme le notent de nombreux observateurs, les États-Unis ne démentent pas vraiment avoir espionné trois présidents français de 2006 à 2012...

    Pourquoi le jour de publications de ces révélations est ironique?

    Moi quand je vois que @partisocialiste pleurniche de se faire espionner après nous avoir pondu la loi renseignement.

    Cheh fik signifie: tu mérites ce qui t'arrive.

    Parce que la loi renseignement - que certains comparent en France au Patriot Act américain qui a engendré les écoutes de la NSA - doit justement être votée au l'Assemblée nationale ce mercredi.

    De quoi donner du grain à moudre aux opposants à la mesure. «C'est l'arroseur arrosé. Voilà un gouvernement qui vient de faire voter une loi sur les écoutes et qui se plaint d'être écouté», ironise ainsi le sénateur UDI Yves Pozzo di Borgo.

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