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    L'extrême droite française et européenne attend que Trump la libère

    Robert Ménard trouve même que Marine Le Pen «a des choses à apprendre de lui».

    Donald Trump ne s'est pas seulement attiré le soutien de groupes islamophobes ou racistes aux États-Unis. Le candidat à l'investiture républicaine rencontre désormais un écho de l'autre côté de l'Atlantique, où des personnalités de l'extrême droite lui expriment leur sympathie.

    Ses diatribes contre l'immigration et l'islam rencontrent ainsi un certain écho auprès des leaders populistes en Europe. Ces derniers espèrent que la percée du milliardaire contribuera à répandre leurs thèses sur leurs terres, et pourra les aider à convaincre de nouveaux électeurs.

    En France par exemple, Robert Ménard, le maire de Béziers soutenu par le FN, dit à BuzzFeed News qu'il espère que Donald Trump sortira vainqueur de la primaire républicaine puis de la présidentielle, bien qu'il ne soit pas d'accord avec tout ce que le milliardaire peut dire.

    Le maire de Béziers pense que ses camarades du FN devraient s'inspirer du succès de Donald Trump et ne pas modérer leur discours anti-immigration.

    Robert Ménard dit même avoir conseillé à Marine Le Pen de rencontrer le prétendant à l'investiture républicaine car «elle a des choses à apprendre de lui». Cela permettrait également, selon lui, de montrer à Trump qu'il y a «des leaders en Europe qui partagent ses idées.» Et d'ajouter cet éloge de l'homme d'affaires américain:

    «Il dit la vérité, sans se censurer, et nous devons cesser d'avoir peur des politiciens et des médias.»

    Un t-shirt Trump pour «Fdesouche»

    Avant lui, le vice-président du Front National Florian Philippot saluait récemment le candidat Trump dans Le Monde: «Je ne connais pas son programme dans le détail, mais ses opinions sur Vladimir Poutine, Daech et l'erreur de la guerre en Irak vont dans le bon sens: celui d'une Amérique plus modérée en matière de politique étrangère, ce qui n'est pas rien après l'ère Bush et Obama.»

    Jean-Marie Le Pen, lui, était encore plus direct:

    Si j’étais américain, je voterais Donald TRUMP… Mais que Dieu le protège !

    La fachosphère française semble elle aussi vibrer pour Donald Trump, comme le montre ce récent tweet de l'animateur du site fdesouche.com, Pierre Sautarel.

    Vous portiez des tee-shirts Obama, j'affiche mon Trump

    «Il y a une véritable campagne anti-Trump en France, qui reprend l'argumentaire des médias américains», juge Pierre Sautarel, interrogé par BuzzFeed News. «Il est caricaturé comme un extrémiste, donc nous, déjà, on prend le contrepied de cette campagne-là.»

    Des soutiens en Belgique, au Royaume-Uni, en Autriche...

    Il n'y a pas qu'en France que l'extrême droite en pince pour le milliardaire américain. Filip Dewinter, l'un des leaders du parti nationaliste flamand Vlaams Belang, nous dit ainsi que «Donald Trump a compris qu'aux États-Unis, un tas de gens ne se sentent pas représentés par la classe politique traditionnelle, donc il donne la parole à ceux qui sont anti-Washington.» Et d'ajouter:

    «C'est important. Il a vu que c'était possible en Europe, avec la montée des partis populistes de droite, le FN en France, UKIP au Royaume-Uni, mais aussi en Italie, en Suède, au Danemark ou en Autriche. Donc il fait la même chose aux États-Unis maintenant.»

    Paul Golding, leader du mouvement britannique Britain First, notamment connu pour avoir «envahi» des mosquées à Londres, se félicite également que le prétendant à l'investiture républicaine veuille «contrôler l'immigration». Selon lui, «voir l'homme le plus puissant du monde faire cela aurait un impact sur la pensée dominante en Europe».

    La voix de Donald Trump porte même au-delà de l'extrême droite. En France, Laurent Wauquiez (Les Républicains) a récemment répondu ceci à un journaliste qui lui demande s'il pourrait s'inspirer du milliardaire:

    «Oui, et puis surtout, je pense qu'effectivement cette politique qui en France, depuis 30, 40 ans, pratique le filet d'eau tiède, on en dit le moins possible, on met sous le tapis toute une série de sujets, je pense que ça peut nous amener dans le mur.»

    Retrouvez également d'autres témoignages de leaders d'extrême droite d'autres pays européens dans la version anglaise de cet article.