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    Philippot pédale dans la semoule: il faut absolument qu’on vous raconte le #couscousgate

    Pointé du doigt pour avoir mangé un couscous, Florian Philippot réagit auprès de BuzzFeed News: la «bêtise crasse» est «un poison pour notre combat politique».

    Le 13 septembre au soir, Kelly Betesh, militante frontiste, a mis le feu aux poudres. Sur son compte Twitter, elle poste une photo d'elle en compagnie de plusieurs cadres du parti, dont Florian Philippot, vice-président du Front national (FN) et Sophie Montel, conseillère régionale. Le lieu: un restaurant strasbourgeois de couscous.

    Au meilleur couscous de Strasbourg 🇫🇷 @_LesPatriotes

    Via Twitter: @K_Betesh

    Autour de la table, on aperçoit Kelly Betesh (au premier plan), Thomas Laval, conseiller régional, Florian Philippot, Amélie de la Rochère, assistante parlementaire de Florian Philippot au Parlement européen, Joffrey Bollée, conseiller régional, Sophie Montel, et Éric Vilain, conseiller régional lui aussi.

    «Trolls islamo-gauchos»

    Grave erreur. Il ne fallait pas plus de neuf frontistes autour d'un délicieux plat à base de semoule pour secouer le parti de Marine Le Pen. À peine la photo postée sur Twitter, les critiques pleuvent. On reproche à Florian Philippot et sa bande de ne pas manger très «terroir» et d'être des «trolls islamo gauchos»:

    Pour certaines, le couscous est même une «provocation»:

    Ni une ni deux, Amélie de la Rochère s'en mêle, et prend la défense du couscous. C'est là qu'entre en scène la pizza. Et, invitée inattendu de ce débat géopoliticogastronomique: la tomate.

    Commence alors un débat sur les origines du couscous et son intégration dans la culture culinaire française. Alors qu'un soutien de Philippot argue que la pissaladière niçoise n'est qu'une variante de la pizza italienne (et que ça ne pose de problème à personne), Amélie de la Rochère abonde avec quelques précisions historiques:

    Gauchisation par le couscous

    Le conflit prend de l'ampleur. Et les opposants au couscous de brandir un plat français à eux, la choucroute.

    @f_philippot quand ils vous auront foutu dehors du FN ils auront prouvé leur lucidité et on manngera une bonne chou… https://t.co/Qy2guiv3dd

    Via Twitter: @calimer89402396

    Il faut dire que c'est le plat traditionnel alsacien par excellence. Un détail que n'a pas manqué de relever Jean-Yves Le Gallou, ancien compagnon de route du FN:

    C'est sûr , Strasbourg c'est la ville du couscous... https://t.co/52ATTnCRVL

    Une remarque qu'approuvent beaucoup d'internautes nationalistes, visiblement choqués qu'on puisse manger un couscous à Strasbourg. Au point de trouver les partisans de Philippot «hors-sol»:

    @RobertSteuckers @jylgallou Pour y avoir vécu, Strasbourg est faite de restaurants traditionnels sublimes...ces gens sont hors-sol!

    Via Twitter: @JeuneAthena

    Certains vont même jusqu'à imaginer que la bande de Florian Philippot serait en «infiltration au FN». Une sorte de gauchisation du Front par le couscous donc:

    @jylgallou Et si ces gens (les "patriotes" de Philippot) étaient des infiltrés ? Je commence sérieusement à me poser la question.

    Une infiltration qui durerait depuis plusieurs mois. Car en juin déjà, Florian Philippot avait mangé... un couscous. C'était à Forbach, en Moselle, cette fois. La photo, publiée par Maxime Thiébaut, proche de Florian Philippot avait déjà créé l'émoi à l'époque.

    @MaximeThiebaut @f_philippot Vous le faites exprès ? N'avez-vous rien trouvé dans la gastronomie alsacienne pour vs… https://t.co/9RZD1fWP81

    Philippot est une cible

    Bien évidemment, Florian Philippot n'est pas pris pour cible par hasard. L'équipe réunie autour de ce couscous n'est pas composée de n'importe qui. Depuis la défaite de Marine Le Pen à l'élection présidentielle, le FN se déchire en deux groupes: les marinistes, défenseurs acharnés de leur présidente, et les «philippotistes», partisans d'une refondation idéologique du parti. Les premiers accusant les seconds de (vouloir) précipiter l'échec de Marine Le Pen. Exemple concret autour de la table: Sophie Montel a été virée de son poste de présidente du groupe FN au conseil régional de Bourgogne Franche-Comté pour avoir pris la défense de deux élus suspendus pour avoir critiqué l'organisation des législatives. Deux élus proches, comme Sophie Montel, de Florian Philippot.

    Joint par BuzzFeed News, Florian Philippot juge ces réactions d'une «bêtise caricaturale». Le leader frontiste dénonce un «poison» pour le FN, «dans la mesure où certains sauteront sur l'occasion pour faire l'amalgame entre cette bêtise crasse et le patriotisme.» Il se déclare aussi «heureux» de voir que «nombre de militants FN» ont pris sa défense.

    De son côté, Sophie Montel a réagi sur son compte Twitter en remerciant «ceux qui ont refusé l'obscurantisme». Un message retweeté par Florian Philippot.

    Le #couscousgate montre que notre famille politique a encore beaucoup à faire avant la victoire. Merci à ceux qui ont refusé l'obscurantisme

    Via Twitter: @Sophie_Montel

    Si toute cette histoire vous a donné faim, vous trouverez ici une excellente recette de couscous (patriote ou non, à vous de voir) à réaliser à la maison.