Mardi 30 janvier, Jonathann Daval a avoué avoir tué sa femme, Alexia Daval. S'il admet avoir tué sa femme et caché le corps, il nie l'avoir brûlé.
Jonathann Daval a été mis en examen et placé en détention provisoire.
Sur les réseaux sociaux, le traitement médiatique de l'affaire a été vivement critiqué.
De nombreux internautes ont regretté que des médias reprennent la version de l'avocat de Jonathann Daval sans mettre assez de distance.
Notamment sur la thèse de l'accident qui a donné lieu à plusieurs titres dans les médias, alors qu'il s'agit uniquement de la version de Jonathann Daval. Et que la procureure de la République a finalement expliqué dans la soirée qu'elle avait assez d’éléments pour dire que la mort a «été donnée volontairement et non pas accidentellement».
Le tweet a finalement été supprimé.
Cette séquence de BFM-TV, où un psychiatre estime que les larmes de Jonathann Daval sont sincères, a été particulièrement critiquée.
Cet expert utilise aussi l'expression «crime passionnel», qui est régulièrement critiquée parce qu'elle contribue à banaliser et à excuser les violences faites aux femmes.
La blogueuse féministe Crêpe Georgette lui reproche par ailleurs de donner son avis sur Jonathann Duval alors qu'il ne l'a pas examiné.
D'autres, comme le journalistes de Télérama, Samuel Gontier, ont remarqué que la douleur de Jonathann Daval était évoquée par certains médias.
«Avec un tel traitement médiatique, on va finir par croire que c'est Jonathann Daval la victime», ironise cette militante féministe.
Sur BFM-TV, Ruth Elkrief s'est demandée s'il s'agit d'un «meurtre de fait, à cause d'une frustration qui dure depuis des années» ?
Du coup, la journaliste Agathe Ranc, de L'Obs, ironise : «Prochaine étape, Alexia Daval est-elle coupable d'avoir été tuée par son mari ?»
D'autres ont regretté les choix iconographiques des médias qui ont préféré mettre en illustration des photos du mari en pleurs lors de la marche blanche plutôt que des photos de sa victime.
Marlène Schiappa, la secrétaire d'État chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes, a écrit de son côté que «les médias ont une responsabilité».
Des militantes féministes, comme cette porte-parole d'Osez le féminisme, ont directement interpellé des médias sur les réseaux sociaux pour les sensibiliser à la question des féminicides et demander une meilleure couverture de ces sujets.
D'autres, comme ce journaliste de Libération, sont revenus sur la responsabilité des médias qui ont «validé immédiatement le cliché de la "joggeuse assassinée"».
En effet, plusieurs journaux avaient lié différents meurtres de joggeuses...
... et présenté le jogging comme une activité dangereuse pour les femmes.
Or comme le rappelait à l'époque cette militante féministe, «le principal lieu d'homicide pour les femmes est le domicile conjugal»
a 83% les femmes ont été tuées chez elle. a 63% les hommes ont été tuées dans l'espace public.
Il est donc faux de présenter le jogging comme une activité particulièrement dangereuse pour les femmes.
Donc le meilleur conseil à donner aux femmes n'est pas de ne plus faire du jogging seule mais de quitter le domicile conjugal.