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Cette vidéo liste tout ce qu’une femme peut entendre au cours de sa vie et c'est glaçant

«L'idée était de montrer que le sexisme est un système», explique à BuzzFeed News Marie Cervetti, la directrice de FIT-Une femme, un toit, à l'origine du spot.

L'association FIT-Une femme, un toit est une association féministe, qui gère un centre d'hébergement appelé «Les universElles». Ce centre accueille des femmes entre 18 et 25 ans qui ont été victimes de violences sexistes et sexuelles.

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L'association vient de publier un spot de sensibilisation intitulé la «bande-son de la vie d’une femme». Et c'est vraiment bien vu.

On y entend une sélection de phrases que peut entendre une femme tout au long de sa vie.

Que ce soient des remarques sexistes, des injonctions sur le physique...

... ou encore des phrases caractéristiques de la culture du viol.

Voici le spot en entier :

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«L'idée de ce spot était de montrer, à partir de la vie d'une femme, que le sexisme est un système et qu'il est la première marche vers les violences», explique à BuzzFeed News Marie Cervetti, la directrice de FIT. Elle ajoute :

«Les gens ont tendance à penser que le sexisme c’est une chose, et que les violences, c'est autre chose. Ils ont tendance à saucissonner ce système. Le but de ce spot était de montrer que tout cela fait partie d’un système. Il y a tout ce qu'on subit, les injonctions paradoxales, les pressions sur l’apparence, les violences… C’est tout ce système qui va aboutir à l'empêchement de travailler de manière épanouie, de circuler librement, d'être dans une logique d’égalité de salaire, etc.»

Marie Cervetti précise que c’est l’agence Bovary qui leur a offert ce spot car «on a pas les moyens financiers pour faire ce genre de vidéo».

Parallèlement à ce spot, l’association lance aussi une autre campagne qui sera affichée dans le métro parisien à partir du mercredi 22 novembre.

«D’habitude, les campagnes s’adressent aux victimes et expliquent qu’il faut agir et appeler tel numéro. On veut changer de logique. Là, on prend une phrase d'un agresseur et on rappelle la loi», commente Marie Cervetti.

Elle raconte que la campagne a été élaborée avec les jeunes femmes qui sont hébergées dans le centre, et financée grâce à un appel aux fonds. «C’est une première pour nous, on ne communique pas habituellement. On s’est dit qu’on avait une expertise particulière, notamment parce qu’on travaille auprès de jeunes, qui nous permettent d'avoir un regard un peu différent.»

Ces campagnes ont été prévues depuis longtemps, mais elles arrivent dans un contexte particulier, après l'affaire Weinstein et ses suites. Marie Cervetti précise :

«On entend partout que la parole se libère, mais elle est libérée depuis bien longtemps. Le problème, c’est comment tout le monde est capable de verrouiller le secret que ce soit dans des organisations politiques, syndicales, au travail… Les jeunes femmes que l’on accueille ont parlé à plein de gens, mais personne ne les a jamais écoutées.

On s’est dit qu’il fallait arrêter de dire aux femmes de parler, il faut maintenant sensibiliser le grand public, les policiers, les magistrats, en leur rappelant que la loi existe.»

«Les femmes parlent. La question c’est : vous, qu’est-ce que vous en faites de cette parole ?», conclut-elle.