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    Les 4 grosses intox du FN juste pour le mois de mars

    À l'approche du premier tour de la présidentielle, les cadres du FN ont tendance à diffuser de plus en plus de fausses informations les réseaux sociaux. Petit récap' de leurs intox du mois de mars.

    1. L'accusation de bidonnage erronée.

    Le fameux militant raciste et homophobe du documentaire de @C8TV est en vérité ingénieur du son pour Canal+ ! Laga… https://t.co/yPIekKYisu

    Au lendemain de la diffusion d'un documentaire C8 sur le FN, le maire d'Hénin-Baumont et vice-président du FN Steeve Briois remettait en cause l'honneteté de la chaîne sur Twitter. L'enquête en caméra cachée «la face cachée du FN» montrait un sympathisant frontiste tenant des propos racistes et homophobes devant le patron du FNJ de Nice. Et dans un tweet, Steeve Briois affirmait que ce militant raciste était en fait un certain Kevin «ingénieur à Canal+», capture d'écran Facebook à l'appui.

    Le tweet a récolté plus de 1500 partages et Marine Le Pen a même réagit auprès de l’AFP : «Voilà le genre de manœuvres qui sont utilisées par les médias. C’est honteux et j’espère qu’ils vont être lourdement condamnés». D'autres cadres du FN se sont aussi emparés du sujet pour condamner «la presse».

    Cette accusation de bidonnage était complètement bidon. Dans un communiqué, C8 a démenti la capture d’écran qui a vraisemblablement été fabriquée. Le père de Kevin s'est également exprimé auprès de BuzzFeed News.

    2. L'interview complotiste sans aucune source.

    Vous voyez, tout le monde peut faire "journaliste" chez France Télévisions... #EnvoyéSpécial #ErnotteGate https://t.co/Ai7r17Nfzj

    Un autre documentaire dédié au FN a suscité une contre-attaque du parti visant à discréditer les médias. L'enquête d'Envoyé spécial «FN, les hommes de l'ombre» diffusée sur France 2 le 16 mars revenait sur les soupçons d'emplois fictifs qui pèsent sur le parti. C'est le moment qu'a choisi le maire de Fréjus David Rachline pour publier sur Twitter une vidéo complotiste sans en préciser la source.

    Dans cette vidéo un prétendu «membre de l’équipe de Delphine Ernotte» (présidente de France Télévisions) affirme à visage couvert qu’il existe une très forte proximité entre sa patronne et Emmanuel Macron.

    Sa voix a été modifiée et les images montrent son dos ou ses mains, mais jamais son visage. Le post était accompagné du hashtag #EnvoyéSpécial, pour faire croire que la vidéo était un extrait de l'émission. Le post est rapidement devenu viral.

    «On est en contact permanent avec l’Élysée. C’est sûr que quand Hollande n’a plus été candidat, bien évidemment, il a fallu soutenir coûte que coûte Macron avec l’objectif clair de faire battre Marine Le Pen», dit cet homme dans la vidéo. «Macron et Delphine Ernotte ont des liens d’amitié qu’ils ne cachent pas, ils s’embrassent, ils se tutoient».

    Contacté dans le cadre du projet de debunking Crosscheck, David Rachline a affirmé qu'il avait trouvé la vidéo «sur internet» (alors qu'elle n'apparaît nulle part ailleurs sur le web) et qu'il était «persuadé que c'est du grand journalisme». A cause de son post le hashtag #ErnotteGate a déferlé sur les réseaux sociaux, faisant croire à un prétendu complot anti-FN mené par la direction de France TV.

    Nous exigeons la démission de @DelphineErnotte ! Son militantisme n'est pas compatible avec la campagne présidentie… https://t.co/QT0GeMjDyD

    Parmi les retweets les plus rapides (moins d'une heure après le post), celui du vice-président du Front national Florian Philippot.

    Sapristi ! #EnvoyeSpecial #ErnotteGate https://t.co/PFO7sJJju5

    Ce n’est pas la première fois qu’un membre du FN accuse Delphine Ernotte de soutenir le candidat d’En Marche. Dimanche 12 mars, Marine Le Pen affirmait sur le plateau de «Punchline», émission de la chaîne C8: «Le service public de l’information est au service d’Emmanuel Macron. Ils sont très copains, Emmanuel Macron et Delphine Ernotte, ils se tapent dans le dos, ils se tutoient, ils s’embrassent». Des propos qui ressemblent à ceux de l'homme dans la vidéo de David Rachline...

    3. Le faux sondage du Figaro.

    Ce sondage n’est disponible nulle part sur le site du Figaro, comme le fait immédiatement remarquer la responsable des réseaux sociaux du quotidien en réponse.

    Bonjour @wdesaintjust ! Nous ne trouvons nulle part ces chiffres sur notre site - où les avez-vous vus?

    Le Figaro a démenti être à l'origine du visuel tout en donnant les résultats authentiques du sondage -très différents de ceux du tweet de Wallerand de Saint Just. Le 21 mars à 16 heures, Marine Le Pen obtient 18% de réponses, derrière François Fillon (41%) et Emmanuel Macron (24%).

    Voici les vrais résultats de notre question du jour. Marine Le Pen n'a à aucun moment été en tête. https://t.co/uTTnU0EXLU

    Wallerand de Saint Just s'est ensuite corrigé, reprochant au Figaro d'avoir mis du temps à contester le visuel.

    @Le_Figaro ayant contesté (tardivement) l'origine de ce visuel, j'ai supprimé mon tweet https://t.co/Efhwlcn6oH

    4. Le faux ragot sur le Parquet national financier.

    Même si en fait, Thierry Aulagnon est l’époux de Maryse Aulagnon (une femme d'affaires), la rumeur a été partagée plus de 4400 fois sur Facebook et des centaines de fois sur Twitter.

    Contacté par Buzzfeed News pour savoir pourquoi il avait partagé des informations non vérifiées, Gilbert Collard a répondu par SMS: «Parce que c'est vous qui avez mis presque un jour à me contacter... C'est vous le journaliste. Soyez plus réactif pour corriger les erreurs. Merci.»