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    H&M ne cède pas à la pression du maire qui veut retirer le voile de ses employées

    «Notre règlement intérieur permet à chacun de nos collaborateurs de s'habiller comme ils le souhaitent dans les limites fixées par la loi», déclare un porte-parole de la marque.

    Henri Leroy, maire LR de Mandelieu-La-Napoule (Alpes-Maritimes), a publié dans le magazine municipal un courrier adressé au gérant du magasin H&M de sa commune.

    Ce courrier est une lettre de relance adressée aux dirigeants du magasin, pour qu'ils demandent à leurs employées qui portent «des vêtements à caractère religieux» de l'enlever. On parle du hijab.

    «Je vous signalais de nombreuses plaintes d'administrés et de clients, gênés par la tenue vestimentaire à caractère religieux de vos salariées.
    (...) J'ai le regret de constater que ces plaintes se répètent et ne sont pas entendues. Je crois donc utile de vous rappeler que ma commune est attachée à l'identité républicaine et à la neutralité religieuse. Aussi, je vous demande d'agir pour qu'à Mandelieu-La Napoule, le port de signes religieux soient proscrits (sic).»

    Comme l'explique Libération, les textes de loi et de jurisprudence sur lesquels s'appuie Henri Leroy ne lui donne pas forcément raison.

    Et le quotidien rappelle justement que la laïcité, «telle que définie juridiquement en France, concerne en premier lieu l’Etat et ses relations avec les citoyens. Et non le fait religieux dans des entreprises privées».

    H&M déclare à BuzzFeed News ne pas avoir l'intention d'interdire le port du voile à ses employées.

    L'entreprise a répondu au courrier en rappelant que «notre règlement intérieur permet à chacun de nos collaborateurs de s'habiller comme ils le souhaitent dans les limites fixées par la loi. Notre règlement intérieur n’interdit rien que la loi n’interdise elle-même», a expliqué une porte-parole de la marque par mail.

    Contactée par BuzzFeed News, la mairie de Mandelieu n'a pas répondu à nos sollicitations.

    Il y a quelques mois, la chaîne d'habillement avait été confrontée à un acte islamophobe visant l'une de ses salariées.