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    Des hommes afghans revêtent des burqas pour soutenir les droits des femmes

    Selon eux, ce vêtement était « comme une prison ». « J'ai l'habitude, » leur a répondu une femme de 60 ans. « Ça fait 35 ans que je porte ça. »

    Une vingtaine d'hommes afghans ont décidé d'enfiler des burqas – le vêtement imposé aux femmes pas les Talibans – ce jeudi, pour défendre les droits des femmes.

    Selon Reuters, les hommes font partie du groupe des Afghan Peace Volunteers (les volontaires afghans pour la paix) et souhaitent faire descendre la Journée internationale pour les droits des femmes (qui a lieu le 8 mars) « dans la rue ».

    Selon Basir, un activiste de 29 ans, les « autorités vont célébrer la Journée internationale pour les droits des femmes dans de grands hôtels ».

    Les médias locaux affirment que le groupe est principalement composé de jeunes hommes qui se sont retrouvés à la Commission des Droits de l'Homme, en espérant sensibiliser le public à « la situation des femmes dans [leur] pays ».

    مردان چادری پوش در کابل در حمایت از حقوق زنان راهپیمایی کردند http://t.co/3eAmQZWv9H

    « L'une des meilleures façons de comprendre ce que les femmes ressentent est de se balader en portant une burqa », a affirmé l'un d'entre eux.

    Les hommes ont défilé le jour où Ashraf Ghani, le Président afghan, promettait de protéger et de promouvoir les droits des femmes.

    « Nous tenons à nos engagements et nous avons le pouvoir de les mettre en place », a affirmé mardi le Président afghan dans un discours à l'occasion de la Journée internationale des droits des femmes. « Nous nous engageons à protéger les progrès accomplis sous la présidence de Hamid Karzaï. Notre engagement principal est de créer des conditions stables et durables pour les femmes. »

    Les militants estiment que les progrès en matière de droits des femmes ont été mitigés sous Karzaï – le Président qui a dirigé l'Afghanistan pendant dix ans après l'invasion américaine. Et le parlement afghan a récemment proposé plusieurs lois qui porteraient atteinte aux droits des femmes, comme cette révision du code pénal qui a rendu les poursuites pour violence conjugale pour ainsi dire impossibles (et qui a été rédigée à la demande de Karzaï), ou comme la réintroduction de la lapidation pour punir les adultères.

    Plusieurs militants ont confié à Reuters que la burqa était « comme une prison ».

    Mais tout le monde n'a pas soutenu l'initiative. « On n'a besoin de personne pour défendre nos droits », a affirmé Medina Ali, 16 ans. « Ils veulent que celles d'entre nous qui couvrent leurs visages se sentent mal. »