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    Pas de manifestation interdite depuis les attentats: Manuel Valls a tort

    Sur France Info, le Premier ministre a déclaré qu'«aucune manifestation n'a été interdite» depuis la mise en place de l'état d'urgence. Pas vraiment.

    Mercredi 20 avril, Manuel Valls était l'invité de France Info. Il a annoncé que le gouvernement voulait prolonger de deux mois l'état d'urgence.

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    Le journaliste Jean-François Achilli lui a ensuite demandé si «Nuit Debout» était une «entorse à l'état d'urgence». Le Premier ministre a répondu:

    «Non, vous avez bien remarqué que depuis que nous avons mis en place cet état d'urgence, aucune manifestation n'a été interdite, aucun congrès, aucun mouvement...»

    «Durant la COP 21?», a alors relancé le journaliste. Manuel Valls a alors esquivé en disant ceci:

    «C'était un moment exceptionnel, quelques semaines après les attentats du 13 novembre. Nous avons réussi à démontrer, comme nous le ferons à l'occasion de l'Euro 2016, la capacité de la France, et il faut en être fier, à organiser de tels événements.

    Nous pouvons assurer la sécurité des Français, en tout cas mettre tous les moyens pour assurer leur sécurité et en même temps accueillir de grands évènements et vivre. Nous allons vivre avec le terrorisme et c'est la plus belle des réponses à ceux qui ont voulu s'attaquer à notre mode de vie.»

    Manuel Valls a raison de dire que le mouvement «Nuit Debout» n'est pas une «entorse» à l'état d'urgence.

    En effet, l'état d'urgence donne une série de pouvoirs aux préfets et au ministre de l'Intérieur, qui peuvent les utiliser ou non. Il est possible d'interdire certaines manifestations, mais toutes les manifestations ne sont pas interdites par défaut.

    En revanche, des manifestations ont bien été interdites depuis les attentats du 13 novembre.

    Juste après les attentats, elles avaient été totalement interdites en Île-de-France

    pendant quelques jours. Par exemple, la manifestation pour les droits des migrants du 22 novembre avait été interdite et plusieurs personnes ont été convoquées par la préfecture de Paris après avoir enfreint l'arrêté préfectoral.

    Le gouvernement avait également interdit les manifestations sur la voie publique pendant la COP 21.

    La Marche mondiale pour le climat, à laquelle faisait allusion le journaliste de France Info et qui devait avoir lieu à Paris et dans d'autres villes le 29 novembre, avait donc été interdite.