Le 5 mars, la région Île-de-France, la RATP, la SNCF et Île-de-France Mobilités ont lancé une campagne pour lutter contre le harcèlement sexuel dans les transports.
Le but de cette campagne est notamment de faire la promotion de numéros d'urgence pour donner l'alerte, comme l'explique le spot ci-dessous.
Voici les visuels de la campagne :
Mais certains internautes ont critiqué le choix de représenter les agresseurs par des animaux.
«Le problème de la métaphore animalière pour représenter le harcèlement, c'est qu'aucun homme ne va se reconnaître», estime la militante féministe Sophie Gourion.
«Le harcèlement est le fait de Monsieur Tout-le-monde», estime cette conseillère régionale du Parti communiste.
Ce conseiller en communication, ancien directeur de communication pour le Parti socialiste, avance de son côté qu'«une des difficultés majeures qu'on a sur tous les sujets de violences faites aux femmes (...) est de faire comprendre qu'elles sont massives et qu'elles impliquent beaucoup d'hommes, de tous les milieux».
Il cite une campagne précédente, lancée par le secrétariat d'État chargée des Droits des femmes, où il travaillait à l'époque, et qui avait fait le choix de ne pas représenter l'agression.
D'autres estiment que les situations présentées sont loin de la réalité...
... et que ces visuels peuvent donner l'impression que les agresseurs, comme des bêtes, «ne peuvent pas se contrôler».
Cette youtubeuse a donc proposé une campagne alternative, mettant en scène des agresseurs bien humains, cette fois.
Comme le signale ce tweet du maire de Courcouronnes (Essonne), Valérie Pécresse, présidente de la région Île-de-France, a expliqué lors de la conférence de presse du lancement de la campagne que «les harceleurs sont des prédateurs, c'est pour cela qu'ils sont symbolisés par des animaux».
«Effectivement, c‘est un parti-pris qui a été fait de manière volontaire pour ne stigmatiser personne. La cible, ce sont les victimes et les témoins», a répondu à BuzzFeed News la région Ile-de-France, qui détaille:
«Dans 90% des cas il y a un témoin, et dans 90% des cas où il y a un témoin, il n’y a pas de témoignage. Il est important que les femmes portent plainte et que les personnes qui sont présentent témoignent.
Le but n’a pas été de stigmatiser la moitié de la population mais bien de faire en sorte que les hommes qui assistent à ces cas de harcèlement puissent témoigner et se sentent concernés aussi.
Bien évidemment, si des animaux ont été choisis c’est pour représenter le sentiment de menace parce que ce sont des prédateurs et c’est le sentiment que ressentent les femmes qui sont agressées.»
Mise à jour
Ajout de la réaction de la région Ile-de-France.