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    Beaucoup de gens partagent cette photo d'un pompier faussement agressé «par la racaille»

    Le pompier dit pourtant avoir été touché par un tir de Flash-Ball. Une fausse publication de février a été partagée plus de 125.000 fois alors que l'histoire d'origine date de 2013.

    Pour émouvoir ses fans, la page Facebook Je soutiens nos pompiers prétend que cet homme a été agressé par «la racaille». Dans un texte raciste, cette page affirme qu'il n'a pas reçu le même soutien que le jeune Théo, violenté par plusieurs policiers au début du mois de février.

    «Quand c'est un blanc qui se fait éborgner par une racaille de cité ou un policier racailleux, tout le monde s'en fout, tout le monde l'oublie! Quand un congoïde (d'une famille qui détourne 700.000 euros de nos impôts) se fait blesser lorsqu'il agresse des policiers, on doit en faire une affaire d'État?» écrit la page.

    Publiée le 22 février, la publication a été partagée plus de 125.000 fois. Les premiers commentaires de la publication ont recueilli des centaines de «J'aime».

    Ce pompier existe bel et bien. Mais son œil n'a pas été crevé par «la racaille» mais par un tir policier incontrôlé, en marge d'une manifestation à Grenoble en 2013. Mediapart a publié en juin 2014 un article à l'occasion du classement sans suite de l'affaire par la justice, comme le rappelle Libération ainsi que le projet collaboratif CrossCheck.

    Dans l'article de Mediapart, on apprend que le pompier, après avoir vu les images de vidéo-surveillance, a déterminé qu'il avait été touché par un tir de lanceur de balles de défense ou Flash-Ball (LBD 40). Le procureur de la République Jean-Yves Coquillard a transmis ce courrier au pompier:

    «L’enquête n’a pas permis précisément de déterminer l’origine des blessures qui ont pu être causées par un tir de lanceur de balles de défense ou une grenade de désencerclement, mais dans tous les cas les moyens employés par les forces de l’ordre étaient proportionnels aux agressions commises par les pompiers lors d’une manifestation violente».

    Quentin a également témoigné auprès du Dauphiné libéré du 3 janvier 2014. Il parle d'un «impact d’une violence extrême», pas d'un agresseur.