Aller directement au contenu

    Maillot de bain à Reims: l'une des mises en cause aurait été «rouée de coups»

    Zohra K., l'une des personnes accusées d'avoir agressé une fille en maillot de bain à Reims mercredi 22 juillet a porté plainte après, selon son avocat, avoir été rouée de coups dans la rue. Des gens auraient également tenté de rentrer chez elle.

    L'emballement est aussi vite retombé qu'il est arrivé après l'agression d'une fille en maillot de bain à Reims le 22 juillet dernier. Sauf, peut-être, pour l'une des mises en cause.

    Zohra K., 24 ans, avait rapidement avoué avoir, avec ses amies, frappé Angelique S. (la fille en maillot de bain), mais avait démenti tout motif religieux ou moral. La victime avait eu 4 jours d'interruption temporaire de travail, Zohra K. avait reçu 3 jours d'ITT.

    Cette dernière dit avoir été agressée vers 3 heures du matin dimanche 26 juillet, le lendemain de la médiatisation de cette «affaire», que le quotidien local l'Union présentait dans un premier temps comme plus ou moins religieuse.

    Zohra K. a depuis déposé une plainte contre X que BuzzFeed France a pu obtenir:

    «Dimanche 26 juillet vers trois heures, je marchais sur le trottoir de la rue de Cernay à Reims lorsque j'ai entendu la voix d'une fille derrière moi qui disait "tous à poil".

    Je me suis retournée et j'ai vu brièvement un groupe de cinq ou six personnes, hommes et femmes, sans plus de précision, qui courait vers moi et j'ai commencé à courir pour me sauver».

    Devant les policiers, Zohra poursuit:

    «J'ai été rattrapée, je pense par un homme qui m'a fait un balayage, je suis tombée et ma tête a cogné le sol. Plusieurs personnes m'ont frappée de coups de pieds dans tous le corps. J'ai perdu mes esprits quelques instants et ils se sont sauvés».

    Dans sa plainte, Zohra dit être ensuite allée aux urgences. Elle s'est vue prescrire 6 jours d'ITT deux jours après, lorsqu'elle est retournée chez le médecin pour effectuer de nouveaux examens.

    L'examen médical fait état de nombreuses blessures et relève notamment des hématomes sur différentes parties du corps et à la tempe gauche.

    Jeudi dernier, Zohra K. est de nouveau allée porter plainte après avoir constaté «une tentative d'effraction à son domicile». Elle a déclaré aux policiers avoir découvert le 30 juillet vers 17h que sa porte d'appartement «était dégradée à coups de pieds causant des éclats de peinture ainsi que des rayures à coups de clés».

    Contacté par BuzzFeed France, l'avocat de Zohra K., Maître Maati, déplore ces agressions qu'il explique aussi par «la campagne de diffamation qui a rapidement éclaté»:

    «Des sites d'extrême droite on diffusé la photo de ma cliente avec des insultes à caractère raciste. Des politiques ont diffamé ma cliente qui a par la suite été agressée, rouée de coups.

    Compte-tenu de la multiplication de toutes ces attaques, notamment sur les réseaux sociaux, ma cliente se réserve la possibilité de poursuivre toute personne portant atteinte à ses droits.»

    Également joint, le parquet de Reims n'a pas souhaité commenter l'affaire.

    Suivez-nous aussi sur Facebook et Twitter: