Aller directement au contenu

    «Macron Affame les migrants»: des activistes dénoncent la politique migratoire du gouvernement

    Un collectif a déployé mercredi matin une grande banderole sur le pont des arts près du Louvre à Paris pour protester contre la politique migratoire menée par le gouvernement. Ils dénoncent «un double discours».

    C'est au cœur de Paris mercredi matin, entre Paris-plage et la Tour Eiffel que Claq, un collectif qui se présente comme des «activistes trans, pédés, bi, gouines...», a déployé une banderole sur le pont des arts avec ce slogan radical: «Macron starves the migrants. Queers angainst borders». Soit «Macron affame les migrants. Les queers contre les frontières», en anglais.

    Ces militants avaient déjà bloqué le cortège d'En Marche lors de la marche des fiertés pour dénoncer l'inclinaison, selon eux, «LGBTI-phobe» du gouvernement. Ils souhaitaient ce matin dénoncer la politique migratoire du gouvernement actuelle qu'ils jugent «raciste».

    Quelques minutes plus tard, alors que les militants avaient quitté le pont, trois policiers sont venus décrocher la banderole.

    «Macron fait faire le sale boulot par Collomb»

    Claq accuse le président Emmanuel Macron de «tenir un double discours». «Au niveau international, il imite Justin Trudeau et se montre favorable à l'accueil des réfugiés. Mais en France, il fait faire le sale boulot par Edouard Philippe et Gérard Colomb qui mènent une politique anti-migrant-e-s que le récent "plan asile" illustre une fois de plus», dénonce auprès de BuzzFeed News l'un des activistes qui préfère garder son anonymat.

    Dans un communiqué, le collectif rappelle que les récents propos du ministre de l'Intérieur ont été salués par le groupe d'extrême droite Génération identitaire. Alors que les associations locales demandaient de meilleures conditions de vie pour les migrants, Gérard Collomb avait en effet tenu un discours très ferme lors d'une visite à Calais en juin dernier:

    «Il y a peut-être d'autres lieux que Calais où elles (les associations) pourront déployer leur savoir-faire. (…) Le vrai problème, se sont les routes de passeurs qu’il faut couper pour pas qu’on ait ces flux d’immigration qui ne sont plus des demandeurs d’asile, mais de la migration économique.»

    «Macron et Collomb s'avèrent méprisants et hostiles envers les associations humanitaires et les défenseurs-ses des droits humains. Une fois la propagande mise a nu, la réalité, que nous rappelons aux Parisien-nes, aux touristes et aux médias internationaux, est toute simple: Macron affame et persécute les migrant-es, accuse le collectif, qui exige notamment la régularisation de tous-tes les sans-papiers ».

    Des policiers accusés d'asperger l'eau de gaz lacrymogène

    Enfin, comme de nombreuses associations, Claq rappelle que le 27 juin dernier, le Tribunal administratif de Lille a indiqué qu'il n’était «pas possible de laisser sans aide aucune des personnes en état de dénuement total, a défaut de pouvoir les faire entrer dans les dispositifs d’aide auxquels ils peuvent légalement prétendre» et a imposé a l’État —qui a fait appel— dix mesures parmi lesquelles la création de plusieurs points d'eau, des douches et un renforcement des maraudes sociales.

    Depuis plusieurs semaines, des associations dont l'Auberge des migrants, accusent les autorités d'empêcher les distribution d'eau et de nourriture.

    23h : la police et les CRS interrompent la maraude, où 70 afghans étaient en train de manger et remplir leurs boute… https://t.co/ndnTFp8JAb

    Plus grave encore, des policiers ont été accusés début juillet d'avoir aspergé des bidons d'eau de gaz lacrymogène (ce que dément la préfecture). En juin dernier, des mineurs isolés de Calais affirmaient à BuzzFeed News que des policiers aspergeaient aussi leur couverture de gaz lacrymogène.

    Les autorités empoissonnent l'eau des migrants à #Calais avec du gaz lacrymogène. La "lutte contre les points de fi… https://t.co/wY6GYKe9nf

    Ce même mois, c'est le Défenseur des droits Jacques Toubon, qui dénonçait à son tour «des atteintes aux droits fondamentaux d’une exceptionnelle gravité». Et exhortait «les pouvoirs publics à ne pas s’obstiner dans ce qui s’apparente à un déni d’existence des exilés».