Ne dites pas extrême droite, mais «droite hors les murs». Le temps d'un week-end, l'édile de Béziers, Robert Ménard, a invité plusieurs figures intellectuelles et politiques de droite pour travailler et lancer des propositions en vue des prochaines élections de 2017.
Après avoir lancé le mouvement «Oz ta droite», l'ancien patron de Reporters Sans Frontières (RSF) a immédiatement prévenu qu'il s'agissait de rapprocher les droites entre elles et non pas de préparer l'alliance entre droites et extrême droite. «Il s'agira de porter un panel de mesures que nous aurons communément jugées indispensables, si vous êtes de droite pour peser sur 2017», a-t-il précisé.
Interrogé, Robert Ménard récuse fermement l'étiquette et rappelle la présence d'élus Les Républicains. «Non, je ne suis pas d'extrême droite, c'est un rassemblement des droites fortes», nous affirme-t-il.
Lors de différentes prises de parole, nombre d'intervenants ont également pris le soin de préciser qu'il s'agissait du rendez-vous d'une droite «courageuse».
Si la définition exacte de l'extrême droite n'existe pas vraiment, ces rendez-vous n'en étaient pourtant pas vraiment éloignés. Intervenants au profil radical, propos islamophobes du public, propositions identiques à celles du FN... Ces trois jours biterrois ressemblaient tout de même à un grand meeting d'extrême droite. Petit aperçu.
En plus de Valeurs actuelles (partenaire de ces rendez-vous), le média TV Libertés, fondé par l'ex-frontiste Martial Bild, couvrait l'événement et s'affichait sur les murs de la ville.
Alors que Marion Maréchal-Le Pen devait rester à Béziers jusqu'à samedi soir, l'élue FN a préféré claquer la porte de la ville, ne supportant pas l'ambiance anti-FN.
Alors qu'une manif «anti-extrême droite» défilait près du lieu des rendez-vous de Robert Ménard, le militant de la ligue du midi (parti de l'ultra-droite) Olivier Roudier a insulté le cortège et hurlé «la France aux Français». Cet homme avait été condamné en 2012 à six mois de prison ferme pour des saluts nazis et insultes racistes selon Midi Libre.
Une table ronde sur l'immigration a eu lieu ensuite. La plupart des intervenants sont les chouchous de l'extrême droite française.
D'autres figures extrémistes étaient également présentes à Béziers pour venir écouter les débats ou participer à des tables rondes.
* Jacques Bompard, patron de la très radicale Ligue du Sud.
* Béatrice Bourges, fondatrice du très conservateur Printemps français.
* Karim Ouchikh, patron du parti d'extrême droite le Siel et allié du FN.
* Bruno Mégret, ancien bras droit de Jean-Marie Le Pen.