Le journaliste Philippe Rochot a pris cette photo à Paris alors qu'il se baladait dimanche 5 juillet:
«Je suis allé voir les migrants, j'ai parlé avec eux et ils ont bien voulu que je fasse des photos», explique à BuzzFeed Philippe Rochot, qui écrit en ce moment un article sur les migrants pour la revue Compétences photos.
«Ils étaient en train de faire le ménage, ils m'ont laissé prendre quelques photos. (...) Après j'ai voulu faire des prises de vue d'en haut, et j'ai vu que des gens s'installaient pour faire de la gym, donc j'ai attendu qu'ils s'installent pour faire la photo. (...) Au bout d'un moment les migrants en ont eu marre de me voir là et ils m'ont fait signe de partir.»
Sa photo a été retweetée plus de 400 fois sur Twitter, et partagée près de 100 fois sur Facebook.
«Pour moi c'est deux mondes qui se côtoient. C'est la vie aussi (...) Je voulais montrer le côté insolite, d'un côté des gens qui cherchent à se faire une place, et de l'autre des gens qui vivent correctement.»
«Quand on est sur la terrasse, on ne voit pas forcément ce qu'il se passe en dessous», dit à BuzzFeed Emmanuelle Becker, conseillère du 13e (PCF). «On peut passer la soirée en faisant mine que ça n'existe pas, mais il suffit de se pencher pour le voir».
«C'est très troublant... Le soir de la Fête de la musique c'était très troublant, ça fait très lutte des classes: la misère en bas ceux qui font la fête en haut», se rappelle Emmanuelle Becker.
«Des rumeurs circulaient que le campement d'Austerlitz serait évacué quelques jours après La Chapelle, et puis il y a eu l'évacuation assez violente de Pajol, et du coup l'évacuation d'Austerlitz n'a pas eu lieu», explique-t-elle. Selon ses informations, «il n'y aura pas d'évacuation sans relogement».
250 migrants sont réunis sur quatre campements autour d'Austerlitz (Philippe Rochot en a compté environ 80 sous la Cité de la mode).
«Je suis inquiète pour juillet-août. Les militants prennent des congés, c'est normal, mais je ne sais pas comment ça va se passer pour les migrants. (...) On est inquiets, la chaleur devient compliquée pour les migrants. (...) Ça ne peut pas tenir éternellement.»