Les deux adolescents Zyed et Bouna sont morts électrocutés le 27 octobre 2005 dans un site EDF à Clichy-sous-Bois, où ils s'étaient réfugiés lors d'une course-poursuite avec la police. Deux policiers, qui étaient poursuivis pour non-assistance à personne en danger, ont été définitivement relaxés par le tribunal de Rennes ce lundi 18 mai.
Du 16 au 20 mars, Sihame Assbague, activiste et porte-parole des associations de Stop le Contrôle au Faciès, et l'utilisateur de Twitter Juan Branco ont live-tweeté les audiences:
"La police française, ce n'est pas la police turque ou la police malienne. C'est une police républicaine" (avocat) #ZyedEtBouna
Ce dernier a d'ailleurs réuni tous ses tweets du procès à Rennes dans un Storify.
"C'était, pour terminer, des gamins normaux à Clichy." #ZyedetBouna
Ces tweets sont devenus des vidéos, où des artistes (rappeurs et rappeuses, acteurs et actrices...) font vivre ce procès:
Je l'ai vu le lendemain à une manifestation et elle m'a dit "J'ai lu ton live-tweet, j'avais l'impression d'être au procès, de vivre ça, d'être dans une agora avec des voix qui se mêlaient et qui rendaient compte de la violence des propos tenus, de la violence et de la douleur de ce qui s'était passé.
Sihame Assbague, Noëlle Cazenave et Elsa Gresh, rédactrice pour le site de culture hip-hop basketsblanches, ont donc écrit un script par jour de procès à partir des tweets, et recruté tous azimuts des artistes.
C'est pour beaucoup des personnalités qui ont eu d'une manière ou d'une autre une réaction sur le sujet, ou sur le rapport police-citoyen. On les a contactées via leur manager ou leur page Facebook, beaucoup ont répondu rapidement. C'est rassurant.
Les vidéos, comme les tweets, mêlent citations directes des témoignages et commentaires de Sihame Assbague et Juan Branco, pour un résultat saisissant.
«Ceux qui ont assisté au procès ont été très marqués, en découvrant les bandes audio [les enregistrements des conversations policières lors de la poursuite ndlr] par exemple. On voulait transmettre ça», explique Sihame Assbague.
Le premier épisode retrace la première journée d'audience, avec entre autres le témoignage de Muhittin, qui était dans le transformateur avec ses deux amis mais a survécu, contrairement à eux:
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On entend aussi, dans la voix de Disiz la peste, le premier policier dire «Je ne donne pas cher de leur peau» en voyant les adolescents rentrer sur le site EDF.
L'épisode 2 / jour 2 met en scène la diffusion des enregistrements audio des policiers, et l'annonce de la mort des deux adolescents:
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L'épisode 5, sur le dernier jour du procès et la plaidoirie des avocats de la défense, a été mis en ligne quelques heures avant le verdict, ce lundi 18 mai.
