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    Planning familial, pass contraception: ces subventions coupées par la droite en 2016

    Laurent Wauquiez, nouveau président du conseil régional d'Auvergne-Rhône-Alpes, s'est particulièrement illustré cette année.

    La victoire de la droite aux Régionales 2015 a vu débarquer de nouveaux présidents LR à la tête de régions. Lors du vote de leur premier budget cette année, certains ont fait polémique en supprimant ou baissant les moyens à des associations de prévention. Voici quelques exemples en régions, départements, et municipalités:

    La présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse (LR), a diminué de 30% les subventions au Centre Hubertine Auclert à Paris.

    Le premier budget soumis par Valérie Pécresse depuis sa victoire a été voté par le conseil régional en avril dernier. Le Centre Hubertine Auclert a vu ses subventions réduites de 30%. Le centre est une référence en Ile de-de-France, il est une ressource entre autres pour l'égalité femmes-hommes et l'information sur la contraception des jeunes. Il publie également des enquêtes.

    Des associations comme Osez le Féminisme ou le Planning familial ont adressé une lettre à Valérie Pécresse, lui demandant de revenir sur cette décision. Une pétition en ligne avait même été lancée par la président du groupe Front de Gauche, elle avait recueilli plus de 2000 signatures. Mais cela n'a rien changé au vote.

    «La baisse des 30% des subventions a bien été votée en avril, même si cela tourne plutôt autour des 27-28%», confirme à BuzzFeed News le responsable de la communication du centre. «Rien n'a encore été voté pour l'année prochaine, mais on espère que Valérie Pécresse reviendra sur cette baisse conséquente.»

    Valérie Pécresse a également fait voter en avril la suppression du «pass'contraception», un dispositif gratuit et anonyme pour que les jeunes franciliens aient un accès plus facile à la contraception et aux tests de dépistage.

    La présidente de la région s'est justifiée en expliquant que le nombre de pass distribués était trop faible. «J’ai pris acte, tout simplement, de l’arrêt par la gauche en catimini, fin 2013, de la distribution du Pass contraception en Ile-de-France. Il n’y a plus eu un Pass contraception distribué à une lycéenne d’Ile-de-France depuis janvier 2014. Deux ans», a expliqué Valérie Pécresse. Elle a ensuite précisé que 300.000 euros seraient dépensés dans les lycées pour la campagne pour la prévention, contraception, l'accès à l'IVG et les grossesses précoces».

    La ministre de la Santé, Marisol Touraine, a qualifié cette décision de «signal désastreux à un moment où on sait que les questions liées à la santé sexuelle sont des questions tout à fait importantes».

    Laurent Wauquiez, président LR de la région Auvergne-Rhône-Alpes, a réduit de 30% les subventions accordées au planning familial.

    Comme l'a indiqué LCI, la coupe budgétaire s'est surtout opérée pour le «Pass contraception» qui permet aux jeunes rhônalpins d’accéder de façon autonome, anonyme et gratuite à une consultation médicale gratuite, la délivrance de moyens de contraception, ou encore une prise de sang et analyse médicale. Ce dispositif avait été mis en place en 2011.

    Le conseil départemental de la Somme (LR) a annoncé réduire sa subvention au planning familial.

    Le Conseil départemental de la Somme a réduit par deux (de 200.000 à 100.000 euros) cette année le budget du planning familial. Cette réduction concerne le centre de planification et d’éducation familiale (CPEF) du CHU d’Amiens. Selon Le Courrier Picard, le département a justifié cette décision par «une diminution constatée du nombre de mineurs en 2015» et par sa volonté de financer un nouveau centre « plus accessible et plus identifiable pour les jeunes concernés.»

    Cette décision a suscité une polémique. Pascale Boistard, ancienne Secrétaire d'État chargée des Droits des femmes et députée de la Somme a parlé sur Twitter «d'une atteinte grave à la liberté des femmes».

    En Isère, le conseil départemental a voté une baisse des subventions pour le planning familial. Cette baisse s’élève à 5% du budget total des centres selon le planning familial sur le département de l’Isère, soit 98.000 euros en moins.

    «Nous déplorons qu’avec la nouvelle majorité de droite, l’aide aux associations partenaires soit considérablement diminuée, comme le Mouvement français du Planning familial, voire supprimée, comme le Centre d’Information des Droits des Femmes et des Familles, mettant en difficulté leurs trésoreries et restreignant avec brutalité leurs actions pourtant nécessaires», a déclaré au Dauphiné Libéré, l'opposition de gauche du département.

    La commune d'Aulnay-sous-Bois (Ile-de-France) a vu les moyens des centres de planning familial à la baisse.

    Dans la municipalité dirigée par Bruno Beschizza (LR) qui gère le planning familial, les moyens ont été largement diminués selon Le Parisien. Pour les trois ans à venir, le budget a été quasiment «divisé par deux». Le Parisien ajoute que «les structures fonctionneront désormais avec deux conseillers conjugaux, contre trois précédemment. (...) En équivalent temps plein, un demi-poste d’infirmière et un poste de secrétaire médico-sociale sont supprimés.»