Marine Le Pen a donné une interview au journaliste de la BBC Andrew Marr, diffusée ce dimanche 13 novembre.
La présidente du Front national y a entre autres salué la victoire de Donald Trump à l'élection américaine et a affirmé qu'ils construisaient tous deux un «nouveau monde» à la suite du Brexit. Elle a ensuite expliqué que la victoire de Trump et le Brexit avaient boosté ses chances de l'emporter en 2017. «Les votes ont rendu possible ce qui a précédemment été présenté comme impossible», a-t-elle déclaré.
L'interview était diffusée le jour du «Remembrance Sunday», qui commémore en Grande-Bretagne ceux qui sont morts lors des Première et Seconde guerres mondiales.
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Et la diffusion de cette interview a mis en colère de nombreux Britanniques, parce qu'elle arrive juste après la victoire de Donald Trump, et parce qu'elle a lieu en cette journée particulière.
Shocking editorial for the BBC to give Marine Le Pen a prime time slot on tomorrow's Andrew Marr show. A platform for hate paid by taxpayer
«Un choix éditorial choquant de la BBC qui donne à Marine Le Pen un horaire de prime-time dans l'émission de demain d'Andrew Marr. Une plateforme pour la haine payée par les contribuables».
Disgraceful that the BBC have given a right-wing extremist such as Marine Le Pen a huge platform on Remembrance Sunday.
«Honteux que la BBC ait donné à une politique d'extrême-droite une plateforme aussi importante le jour de "Remembrance Sunday".»
Andrew Marr is interviewing Marine Le Pen and it's like we've learned nothing from giving people like Farage and Trump a platform...smh.
«Andrew Marr interviewe Marine Le Pen et c'est comme si nous n'avions rien appris sur le fait de donner des tribunes à des personnes comme Nigel Farage et Donald Trump...»
Plusieurs politiques britanniques ont aussi exprimé leur colère. Angela Rayner, du parti travailliste anglais a déclaré que ce choix était une «erreur» et que la BBC devrait plutôt interviewer des vétérans.
Marine Le Pen speaking on #Marr Remembrance Sunday? Why not interview our veterans who fought fascists&lost so many comrades?So wrong BBC!
Tristam Hunt également membre du parti travailliste a qualifié de «grotesque» la présence de Marine Le Pen en cette journée du souvenir.
As we commemorate those who gave their lives fighting fascism, it is pretty grotesque to have Marine Le Pen on #marr on Remembrance Sunday.
Rob Burley, rédacteur en chef de l'émission, a dû se justifier et a publié une série de tweets pour défendre ce choix. Il a dit qu'elle est une candidate qui a des chances de remporter la présidentielle «peu importe ce que vous pensez de ses idées»:
1)Marine Le Pen is a controversial booking. But she is a serious contender for the French Presidency whatever you think of her views. . .
7) If you're unhappy about Marine Le Pen's electoral success fair enough, but that success - and Trump's shock win - justify this interview
Andrew Marr s'est aussi défendu juste avant le lancement de son interview en disant: «Je ne pense pas que la meilleure façon d'honorer ceux qui sont tombés est d'échouer à raconter le prochain défi à la sécurité occidentale.»
.@AndrewMarr9: Why I interviewed Marine Le Pen #marr https://t.co/cplBTZCHa8
Invité dans cette même émission, le chef du parti travailliste britannique, Jeremy Corbyn, s'est joint aux manifestants présents devant les studios de la BBC.
@jeremycorbyn joins @uaf demonstrators at BBC protesting against Andrew Marr's interview with Marine Le Pen.
UAF protest against #Marr show airing interview with fascist Le Pen on #RemembranceSunday #neveragain
Au cours de son interview il a d'ailleurs critiqué Marine Le Pen, sa «politique nauséabonde» et ses propos contre les musulmans en France.
«Elle utilise un langage terrifiant et absurde en France contre les musulmans. Je parlais à un groupe de manifestants dehors ce matin qui sont présents et très en colère contre le langage qu'elle utilise contre les musulmans et d'autres en France.
Elle utilise ce populisme contre les minorités pour se faire élire, mais la réalité c'est qu'elle n'a pas de réponse économique aux problèmes auxquels sont confrontés les communautés en France».