Rémi Raher et David Ringrave viennent de publier « Réussites françaises » chez Enrick B. Editions, un ouvrage fluide et dynamique qui raconte le parcours d’une vingtaine d’entrepreneurs et distille de précieux conseils à ceux qui voudraient les imiter. Nous avons rencontré Rémi Raher, l’un des deux auteurs du livre.
Vous venez de publier « Réussites françaises » avec votre co-auteur David Ringrave ; parlez-nous un peu de ce livre.
L’idée à l’origine de ce livre est simple : quand on parle d’entrepreneuriat, on cite souvent les réussites de Google, Facebook ou autre start-up de la Silicon Valley. Entreprendre semble une montagne insurmontable et lointaine... Pourtant, nul besoin de franchir l’océan pour trouver de belles histoires d’entrepreneurs dont l’exemple est inspirant !
David et moi avons donc fait chauffer nos téléphones pour interroger des entrepreneurs « made in France » et raconter leur parcours : Sébastien Forest (Allo Resto), Guillaume Paoli et Nicolas Chartier (Aramisauto), Patrick Asdaghi (FoodChéri), Philippe de Chanville et Christian Raisson (ManoMano), Augustin Paluel-Marmont (Michel et Augustin), Laure Lefevre (MinuteBuzz), Marion Carrette (OuiCar), Stéphane Treppoz (Sarenza), Thierry Petit (Showroomprivé)...
Réussites françaises

Quel message souhaitez-vous que vos lecteurs retiennent de votre livre ?
Ce que nous souhaitons transmettre, c’est tout simplement l’envie d’entreprendre ! On se concentre trop souvent sur le risque et la difficulté plutôt que sur le plaisir et l’opportunité. Transformer une idée en projet, c’est quelque chose de très enrichissant sur le plan humain, on ressort toujours grandi de ce type d’expérience. Et puis, c’est une adrénaline quotidienne ; c’est galvanisant d’être aux commandes de son entreprise comme de sa vie !
D'ailleurs, chaque succès que nous racontons est le fruit d’efforts répétés et de multiples défis relevés. Toutes ces histoires ont un point commun facilement identifiable: le plaisir et l’excitation sont toujours au rendez-vous ! Ainsi, on croit souvent qu’il faut choisir entre produire et s’épanouir, mais il n’y a pas besoin de réfléchir longtemps pour constater que si un être productif n’est pas toujours épanoui, un être épanoui est toujours productif… Il est donc essentiel de chercher des sources de joie dans vos activités quotidiennes, a fortiori dans votre travail, compte tenu du nombre d’heures que vous y passez !
Dès lors, devez-vous créer votre entreprise ? Si l’idée vous démange, bien sûr que oui ! Tout le monde n’est pas fait pour entreprendre, mais si une telle envie vous empêche de dormir, sauter le pas semble une résolution opportune, au moins pour votre santé mentale. Si, de surcroit, vous ne vous épanouissez pas dans votre emploi, il semble que plus rien ne vous retient…
Comment avez-vous trouvé votre éditeur actuel, et quelle expérience en tirez-vous ?
Notre éditeur est Enrick Barbillon, le fondateur de Enrick B. Editions et, pour le coup, nous avons eu beaucoup de chance car ce n’est pas nous qui avons trouvé un éditeur, c’est lui qui nous a trouvé ! J’avais publié une vingtaine de livres avant « Réussites françaises » et Enrick est tombé par hasard sur l’un d’entre eux. Il a trouvé mon style fluide et pédagogique et il m’a contacté pour me proposer de travailler sur différents projets. Parmi ces projets, il y avait notamment « Réussites françaises » qui l’a enthousiasmé immédiatement.
Adepte de l’édition indépendante (ou self-publishing en anglais), je suis souvent critique sur le boulot des éditeurs, mais notre collaboration avec Enrick nous apporte beaucoup. Il est très impliqué dans tout le processus éditorial, que ce soit l’angle adopté pour le livre, la construction du sommaire, le contenu des chapitres, le choix de la couverture, la promotion de l’ouvrage auprès des libraires… et la relation avec les auteurs avant, pendant et après la sortie du livre. Il construit des relations à long terme et prend des risques pour lancer de nouvelles collections, y compris des choses qui n’ont jamais été faites. C’est suffisamment rare pour être souligné !
Réussites françaises

Vous avez déjà publié plus de 25 livres, sur quel projet travaillez-vous actuellement ?
Mon trentième livre sortira en novembre 2018. Il s’intitulera « La ruée vers l’or numérique » et proposera un nouveau regard sur un sujet d’avenir : les cryptomonnaies. Beaucoup de journalistes racontent des sottises en s’attardant sur l’aspect technologique, sans vraiment le comprendre, ou sur l’aspect spéculatif en le comprenant encore moins. Mais le véritable enjeu est celui de l’usage : du commerce à la séduction en passant par les télécoms, Internet a révolutionné tous les secteurs… sauf celui de l’argent. Or, la blockchain permet entre autres des transactions rapides, sécurisées et presque gratuites. Peut-être que ça embête les banques et les États, mais ce sont les citoyens et les entreprises qui écriront l’avenir.
Par ailleurs, je travaille à l’organisation d’un événement d’envergure avec mon co-auteur David Ringrave : la première cérémonie des « re.start awards » aura lieu le 20 septembre 2018 au Grand Rex afin de distinguer des entrepreneurs économiques et des entrepreneurs de la vie qui ont connu l’échec et ont rebondi pour changer leur vie ou celles des autres. L’ambition des « re.start awards » est de contribuer à changer le regard de la société française sur l’échec : la cérémonie de remise de prix sera l’occasion de mettre en lumière le témoignage (et l’exemple) de figures médiatiques et inconnues issues du monde de l’entreprise, du sport ou du divertissement qui ont vécu l’échec et l’ont dépassé.
Avez-vous déjà souffert du syndrome de la page blanche ?
Non car j’écris sur des sujets qui m’intéressent, or ma curiosité n’est jamais satisfaite. Cela dit, je n’ai jamais écrit d’œuvre de fiction et j’imagine que c’est un contexte très différent du mien : inventer un récit et des personnages est sans doute plus complexe que de se contenter d’être l’interprète du réel.
Pour celles et ceux qui souffriraient de ce « blocage littéraire », je propose de nombreuses idées sur mon blog consacré à l’écriture (thebookmaker.fr). Mais si je ne devais donner qu’un seul conseil, ce serait celui-ci : « fait vaut mieux que parfait ». Quand on est artiste, on aimerait que son produit soit parfait avant de le porter à la connaissance du monde entier… mais ça n’arrive pas souvent !
En se concentrant sur le processus plutôt que sur le résultat, on obtient quelque chose de meilleur qu’en ayant peur du résultat donc en bloquant le processus. Et même si ce n’est pas super, on obtient au moins quelque chose ! Or, il faut quand même se rendre à l’évidence : on ne peut pas éditer une page blanche. A vos claviers !