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    14 choses sur le viol que tout le monde devrait connaître

    Il y a encore du boulot.

    Des fausses idées sur le viol sont encore très partagées en France, montre une étude d'Ipsos pour l'association Mémoire traumatique et victimologie publiée en mars 2016.

    21% des personnes interrogées disent par exemple que les femmes peuvent «prendre du plaisir à être forcées» lors d'une relation sexuelle. Et 24% ne qualifient pas une fellation forcée de viol.

    La preuve que quelques rappels utiles s'imposent.

    1. La définition du viol dans le Code Pénal est concise et sans ambiguïté:

    2. Cela veut donc dire que...

    3. Contrairement à ce que pensent 24% des personnes interrogées par Ipsos...

    4. En fait, cela va même plus loin:

    5. Et au cas où vous ne le saviez pas:

    Cette vidéo explique très clairement le principe du consentement avec une simple histoire de tasse de thé:

    Voir cette vidéo sur YouTube

    youtube.com

    6.

    7. Maintenant que vous savez ce qu'est un viol, faisons la différence avec les autres agressions sexuelles:

    8. D'après Ipsos, une part importante des sondés déresponsabilise les violeurs quand elle estime que leurs victimes les ont «provoqués».

    Cela fait partie de ce qu'on appelle le «slut-shaming» (rabaisser une femme en la qualifiant de «salope», en français) ou le «victim blaiming» (le fait de faire porter la culpabilité à la victime plutôt qu'à l'agresseur). Cette manière de blâmer les victimes n'est pas anodine, rappelle le site stop-violences-femmes.gouv.fr:

    «Quelles que soient les circonstances de l'agression, vous n'en êtes pas responsable. N'hésitez pas à en parler, que vous veniez d'être agressée ou que les faits soient anciens; vous n'êtes pas coupable! Vous êtes victime.»

    De même, on peut regretter de voir que 41% des sondés pensent que «si on se défend vraiment autant que l'on peut en donnant des coups et que l'on crie, on fait le plus souvent fuir le violeur», ce qui, là aussi, renvoie la faute sur la victime.

    Résumé autrement ça donne:

    Réponse au papier du Huffington Post et à l'enquête IPSOS ! Point. https://t.co/lwJH6gXuIR

    9.

    10.

    Seulement 11% des femmes victimes de viol auraient porté plainte, selon un rapport du ministère des Droits des Femmes de 2014.

    Seuls 33% des répondants au sondage Ipsos évaluent bien ce chiffre, près de la moitié (47%) pensent qu'environ 25% des victimes portent plainte, et 18% pensent que la moitié le font.

    11. Seuls 17% des violeurs sont des inconnus.

    12.

    13.

    C'est ce que pensent 29% des sondés, mais c'est une idée reçue, écrit la psychiatre Muriel Salmona, présidente de l'association Mémoire traumatique et victimologie, dans Violences sexuelles, les 40 questions-réponses incontournables:

    «Les taux de testostérone ne sont pas corrélés à plus d'agressivité, au contraire, la testostérone est une hormone qui favorise les comportements équitables comme l'a montré une étude parue dans la revue scientifique Nature (Eisenegger, 2009).

    Le manque, la frustration sexuelle ne sont en aucun cas des arguments pour justifier une mainmise sur le corps d'autrui.»

    14. Les femmes peuvent commettre des viols.

    Les femmes, incapables de commettre des agressions sexuelles? C'est un cliché très présent, corroboré par 15% des personnes interrogées, mais une nouvelle fois faux.

    Les hommes représentent bien une écrasante majorité des agresseurs (96% pour des agressions commises sur des mineur-es, 98% sur des majeur-es), y compris dans les cas où la victime est un homme.

    Mais il reste bien une faible part d'agressions (respectivement 4% et 2%) qui sont, cette fois, commises par des femmes, selon une enquête de l'association Mémoire traumatique et victimologie de mars 2015.