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    Le crash de Germanwings pourrait être le deuxième plus grand meurtre-suicide par un pilote de l'Histoire

    La révélation par le procureur de Marseille que le co-pilote Andreas Lubitz aurait volontairement fait s'écraser l'A320 sur les Alpes ferait de cette tragédie le meurtre-suicide aérien avec le deuxième plus grand nombre de morts.

    Jeudi, le procureur de Marseille Brice Robin a révélé qu'Andreas Lubitz a délibérément enfermé son pilote hors du cockpit et est descendu sur les Alpes françaises, sous-entendant que le crash pourrait être un meurtre-suicide.

    La nouvelle a causé un choc dans toute l’industrie de l’aviation. Le vol 9525 semble faire partie du petit nombre de désastres aériens à avoir été causé volontairement par un pilote ou copilote, et le deuxième plus important dans l’histoire.

    Un des accidents précédents les plus connus remonte au vol SilkAir 185 -voyageant de Jakarta à Singapour- qui s’est écrasé dans la rivière Musi en Indonésie en décembre 1997, tuant les 107 personnes à bord.

    En 2000, des enquêteurs américains ont conclu que le pilote de SilkAir Tsu Way Ming avait volontairement déconnecté l'enregistreur de conversation du cockpit et n'avait pas tenté de redresser la chute en piqué de l'avion, rapportait la BBC.

    Dans une lettre adressée à son homologue, le Conseil national de la sécurité des transports américain (NTSB) déclarane pas avoir trouvé quoi que ce soit d'anormal à cet avion, et ajouta que «l'accident peut être expliqué par une action intentionnelle du pilote».

    Des enquêteurs indonésiens avaient lancé leur propre enquête en parallèle, et n'ont pas accepté la thèse du suicide, estimant qu'il manquait des preuves suffisantes.

    D'après l'enregistreur de conversation du cockpit, Tsu Way Ming aurait quitté le poste de pilotage après avoir demandé à son co-pilote Darren Ward, un néo-zélandais, s'il voulait un verre d'eau.

    Quelques minutes après, les deux enregistreurs de données de vol s'étaient arrêtés et, quelques instants plus tard, les données de radars montraient que l'avion avait entamé une descente rapide, sans avoir émis d'appel de détresse, selon le New York Times.

    Le rapport indonésien sur l'accident dévoila que Tsu Way Ming avait subi de fortes pertes financières avant l'accident et avait été réprimandé trois fois et rétrogradé pour infractions disciplinaires par SilkAir, expliquait le NYT. La police singapourienne avait également confirmé que Tsu Way Ming avait bien des problèmes financiers.

    Toutefois, un rapport de la police singapourienne n'a pas atteint la conclusion que Tsu Way Ming avait des tendances suicidaires.

    Le plus grand crash aérien considéré comme le meurtre-suicide d'un pilote fut celui du vol Egypt Air 990, qui faisait le trajet Los Angeles - Le Caire avec escale à l'aéroport de New York John F. Kennedy le 31 octobre 1999.

    Le Boeing 767-300ER chuta dans l'Atlantique à 100 kilomètres au sud-est de Nantucket, tuant toutes les 217 personnes à bord.

    Le vol s'écrasa 33 minutes après avoir décollé de l'aéroport JFK.

    En 2002, l'enquête américaine a conclu que l'avion s'était écrasé dû à la «manipulation des commandes de l'avion» par le co-pilote égyptien Gamil al-Batouti,d'après le NYT.

    Le NTSB a basé ses conclusions sur les informations obtenues de l'enregistreur de données de vol de l'avion.

    Les données ont démontré que le pilote automatique de l'avion avait été désactivé, et que l'avion avait commencé à chuter horizontalement avec ses deux moteurs éteints, d'après le NYT.

    Pendant que le capitaine était aux toilettes, on entend Gamil al-Batouti répéter «J'ai confiance en Dieu» plusieurs fois en arabe. Quand le capitaine revient, il montre des signes importants d'inquiétude, disant «Que se passe-t-il?» et, en découvrant que les moteurs étaient éteints, «Eloignez-vous dans les moteurs [sic]».

    Selon le NYT, le NTSB n'a pas discuté de la motivation de Boutiti dans son rapport et a évité d'utiliser le terme suicide. La famille de Gamil al-Batouti a réfuté l'hypothèse du suicide et a rejeté un rapport provisoire précédent comme «propagande médiatique», d'après la BBC.

    Le récit américain du crash s'est avéré extrêmement controversé en Egypte. Le Caire a systématiquement rejeté tout ce qui ressemblait à une théorie de suicide, et les officiels et l'opinion publique égyptienne ont affirmé dur comme fer que ce n'était pas un suicide. Lors de la publication du rapport, les officiels égyptiens ont affirmé qu'ils avaient omis de prendre certaines preuves en considération, suggérant que la commande de profondeur de l'avion n'avait pas fonctionné, d'après la BBC.

    Un article du Los Angeles Times datant de 2002 suggère que Gamil al-Batouti pouvait avoir eu une motivation différente. Un ex-capitaine de la compagnie aérienne, Hanofy Taha Mahmoud Hamdy, a suggéré qu'il pouvait avoir voulu se venger d'un cadre de EgyptAir présent à bord de l'avion, nommé Hatem Rushdy. D'après Hanofy Taha Mahmoud Hamdy, Rushdy avait réprimandé al-Batouti pour inconduite sexuelle, quelques heures avant le vol.

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