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    «Espèce de merde»: quand des policiers réveillent violemment des migrants parisiens

    L'un des migrants installés sous le métro Stalingrad dans le 19e arrondissement de Paris a filmé des policiers leur criant de «se casser» parce qu'ils «ne respectaient pas ce pays» lundi dernier.

    Depuis plusieurs mois, des dizaines de migrants dorment sous le métro parisien dans le 18e et 19e arrondissements. Lundi, l'un des migrants a filmé le moment où la police, au dessous du métro Stalingrad, les a insultés en anglais.

    Alexis Kraland, étudiant en journalisme et habitué à suivre le quotidien de réfugiés, a publié cette vidéo sur sa page Facebook.

    Selon lui, la scène se déroule lundi 22 février vers 6h30. Si la vidéo est très sombre, on aperçoit bien une voiture de police à l'arrêt et la lampe torche d'un des agents.

    Facebook: video.php

    «Les policiers réveillent brutalement les migrants en les insultant», explique Alexis qui a obtenu la vidéo par un militant local. Voici les propos tenus en anglais par l'un des policiers:



    * Je m'en fous
    * Vous foutez la merde ici
    * Vous ne respectez pas ce pays, cassez-vous
    * Je m'en fous, vous ne respectez pas ce pays
    * Vous crachez sur ce pays
    * J'en ai rien à foutre (plusieurs fois)
    * Prenez vos affaires et cassez-vous
    * Si vous bougez pas on va vous faire bouger
    * Vous comprenez? On va vous faire bouger
    * Ne jouez pas aux cons avec nous

    «Tu ne comprends pas? Ouais c’est ça espèce de merde, tu comprends quand ça t'arrange. Allez vous faire foutre!», conclut le policier.

    Contactés par BuzzFeed, plusieurs militants locaux dénoncent l'attitude de ces policiers qui «auraient l'habitude de harceler, réveiller brutalement les migrants et de les insulter». Alexis Kraland ajoute:

    «La veille, les migrants soudanais qui étaient à La Chapelle (18e) ont refusé de se déplacer. Le lendemain, ils se sont installés à Stalingrad (19e) avant que les policiers ne leur demandent de "dégager"»

    «Cette méthode est fréquente. À Pajol (un autre camp de réfugiés parisiens du 18e, ndlr), la police passait la nuit avec les sirènes hurlantes et avec les gyrophares allumés, s'arrêtait devant, puis repartait en éteignant tout au bout de la rue», ajoute-t-il.

    «C’est tout le temps comme ça, sauf que d’habitude ils (les policiers, ndlr) parlent français. On ne comprend pas toujours (...) On nous traite comme des animaux», explique à Siné Hebdo Hassan, un compagnon d'Adam, le migrant qui a filmé la scène.

    «Vous avez vu, il a un super accent américain. Il s'est cru dans un film», ironise Adam «épuisé par le harcèlement permanent des forces de l'ordre».

    Contactée, la préfecture de police de Paris n'a pas donné suite.