Marion Maréchal-Le Pen veut supprimer les subventions au planning familial si elle remporte la région PACA aux élections des 6 et 13 décembre. Elle l'a dit lors d'une réunion avec des sympathisants de la Manif pour tous le 13 novembre à Marseille.
«Je considère qu’aujourd’hui, ce sont des associations politisées, on le sait bien, et elles véhiculent une banalisation de l’avortement», a-t-elle déclaré, avant d'appeler «pour une responsabilisation des femmes.»
La classe politique a unanimement condamné les propos de Marion Maréchal-Le Pen. Des critiques se sont faites entendre à gauche...
... comme à droite...
... et même au Front national. Marine Le Pen a dit qu'il s'agissait de la position de la candidate FN en PACA et que ça n'est «pas dans les projets du Front national».
Au niveau national, le FN dit que «le libre choix des femmes doit pouvoir être celui de ne pas avorter», mais ne va pas jusqu'à remettre en cause les subventions allouées au planning familial.
Mais beaucoup de réponses sont venues de femmes sur les réseaux sociaux:
Un des «fondements» de notre société.
La blogueuse et illustratrice Klaire fait Grr a, quant à elle, publié une vidéo sur Facebook et Youtube où elle s'adresse directement à la femme politique.
«Quand on ne peut pas avorter on avorte quand même. Dans les pays où l'IVG est pénalisé on avorte autant que dans les pays où elle est légale ça ne change donc rien de pénaliser l'avortement.
Si, ça change quand même un petit truc, ça change que tous les ans 45.000 femmes meurent des suites d'un avortement clandestin. Vous saviez pas, Marion Maréchal-Le Pen?»
Sa vidéo a été vue environ 700.000 fois sur Facebook et 20.000 sur Youtube depuis sa publication samedi. Des dizaines de femmes ont également salué sa réponse dans les commentaires.
Eli Flory, auteure du blog Over the rainbow sur FranceTVinfo, a également écrit une fiction où elle imagine les conséquences de la suppression des aides au planning familial.
Dans une tribune publiée sur le site Le Plus, Claire Ricciardi, militante au planning familial des Bouches-du-Rhône, trouve «insupportable de voir l’avortement instrumentalisé à des fins politiques.»
«Certaines personnes, au Front national, auraient-elles conscience du caractère indispensable de nos associations "politisées" ? L'IVG est non seulement primordial pour la liberté des femmes, mais c'est également une question de santé publique. Ça, Marion Maréchal-Le Pen n'a pas l'air de le savoir.
Quand on restreint l'accès à l'avortement, on le rend tout simplement clandestin, donc dangereux, et source de corruption. Si c'est ce qu'elle souhaite, qu'elle le sache. (...)
Si l'on perdait aujourd'hui les subventions du Conseil régional, nous serions en immense difficulté. Mais ce sont surtout ces jeunes désemparés qui en souffriraient.»