Être sifflée dans la rue, plutôt sympa? Oui, selon Sophie de Menthon
La cheffe d'entreprise, membre du Conseil économique, social et environnemental (Cese), réagissait à un rapport sur le harcèlement dans les transports.
À noter que Sophie de Menthon a aussi été chroniqueuse pour RMC, d'où elle a été licenciée en 2013 après des propos choquants sur Nafissatou Diallo, pour lesquels la station de radio avait été mise en demeure par le CSA.
En France, 100% des femmes disent avoir été victimes de harcèlement au moins une fois dans les transports en commun.
La totalité des 600 femmes de Seine-Saint-Denis et d'Essonne interrogées dans le cadre d'un rapport remis ce jeudi au gouvernement disent avoir déjà été, au moins une fois, «importunées, suivies ou agressées dans le bus, le tram, le métro ou le RER». Cette étude, dont Le Parisien a eu la primeur, a été réalisée par le Haut Conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes (HCEfh), et note que le harcèlement sexiste «peut prendre des formes diverses comme des sifflements ou des commentaires sur le physique, non punis par la loi, ou des injures, punies par la loi».
Beaucoup de femmes victimes de harcèlement n'ont pas du tout apprécié ces propos de Sophie de Menthon et le font savoir.
Pour cela, elles utilisent sur Twitter le hashtag #plutôtsympa, pour raconter ces scènes pas sympas du tout qu'elles ont vécues. Plus de 6.000 tweets l'ont déjà utilisé à l'heure où nous publions cet article. Elles racontent par exemple à quel point ce n'est pas «sympa» de...
Subir des attouchements dans un métro bondé...
Devoir modifier sa tenue avant de sortir dans l'espoir de ne pas être harcelée...
Être menacée pour sa tenue...
Suivie dans la rue...
Non, vraiment, elles ne voient pas où est la «drague» ou ce qui serait «sympa» là-dedans.
Elles préféreraient ne pas être accostées comme ça, dans la rue ou dans les transports, parce que ce n'est JAMAIS agréable.
La secrétaire d'Etat chargée du droit des Femmes a d'ailleurs une idée de ce qui serait vraiment «plutôt sympa».
Un des problèmes, c'est que le harcèlement n'est pas assez pris au sérieux.
On entend parfois dire qu'il y aurait «harcèlement et harcèlement». Comprendre: des cas vraiment graves et d'autres moins. Ce n'est pas l'avis du HCEfh, qui s'élève contre des «manifestations du sexisme [qui] affectent le droit à la sécurité et limitent l'occupation de l'espace public par les femmes et leurs déplacements».
Ernestine Ronai, du HCEfh, s'en alarme dans une interview à 20 Minutes: «Les agresseurs ont l'impression d'agir en toute impunité, notamment en profitant du monde pour se cacher et s'enfuir. Les femmes ne savent pas mettre de mots sur ce qu'elles vivent dans les transports. Il faut rappeler qu'une main aux fesses, c'est une agression sexuelle punie de cinq ans de prison et de 75.000 euros d'amende.»