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    Loi renseignement: «J’aurais honte d’être députée si cette loi passait!»

    «L'Histoire vous regarde, votez non.» 11 personnes venues protester lundi soir interpellent les élus qui doivent voter ce mardi à l'Assemblée nationale.

    Ils sont plusieurs centaines à s'être réunis lundi soir sous la pluie à Paris, sur l’esplanade des Invalides, pour dire non à la loi Renseignement.

    Alors que les députés doivent voter ce mardi 5 mai pour ou contre ce projet de loi, nous avons demandé à des manifestants présents lundi d'écrire le message de leurs choix aux élus.

    L'occasion pour eux de livrer les raisons de leur colère.

    Julien, développeur à Paris, a écrit «Liberté surveillée». Il explique: «C'est à double sens. Il faut surveiller les libertés pour pas qu'on nous les enlève alors qu'eux ils veulent surveiller nos libertés.»

    Monique, retraitée dans le social, est inquiète. «C'est un système trop flou qui laisse la possibilité à un "service" d'accéder à des données de la vie privée», estime-t-elle, inquiète des potentielles dérives.

    «On veut autoriser les écoutes par le renseignement public... qui va sous-traiter au renseignement privé... qui va sous-traiter au privé... qui va sous-traiter à qui?», souffle David. «Qui va contrôler tout ça?»

    La comparaison à 1984, de George Orwell, revient souvent dans le discours des opposants.

    «Je dis non à Big Brother. Je n'ai pas envie que notre société finisse comme celle de 1984», tranche Alexandre.

    Héléna s'agace face «aux gens qui croient que la vie privée n'existe de toute façon plus et qui disent qu'ils n'ont rien à cacher. C'est égocentrique et c'est dangereux.» Alors, elle cite directement Orwell:

    On devait vivre, on vivait, car l'habitude devient instinct, en admettant que tout son émis était entendu et que, sauf dans l'obscurité, tout mouvement était perçu.

    Beaucoup ont le sentiment de ne pas avoir été écoutés par les responsables politiques.

    «J'aurais honte d'être députée si cette loi passait!», fustige Julie, pour qui les «députés sont censés représenter le peuple. Il y a une forte opposition à ce projet de loi, mais on ne l'écoute pas.»

    «Représentez les citoyens», implore Françoise.

    D'autres, enfin, gardent espoir qu'une majorité de députés vote contre le texte à l'Assemblée nationale. Un scénario plutôt improbable pour l'heure car la majorité semble pencher en faveur de la loi.

    «Nous avons manifesté pour la liberté d'expression en janvier. Quatre mois après vous l'attaquez. Soyez donc cohérents!», grince Julien.

    Vincent, lui, a un message très personnel à passer à un certain député (mais il pourrait également intéresser le reste de l'Assemblée): «Bonjour Francis, j'ai souvenir que Benjamin Franklin disait: "Celui qui est porté prêt à sacrifier un peu de sa liberté pour un peu de sécurité n'obtiendra ni l'un ni l'autre et perdra les deux". Vincent VK.»

    Pour Bernard, «le début de la servitude, c'est le silence. Malheureusement, les députés sont dans le flot de la politique. Ils sont dans leur monde, ils laissent aller.»

    «L'Histoire vous regarde. Nos libertés aussi. Votez non.»

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