Une page Facebook intitulée «Alcooliques, chômeurs, consanguins mais pas lepénistes» appelle à faire barrage à Marine Le Pen, qui a des chances de remporter la nouvelle région Nord-Pas-de-Calais/Picardie en décembre 2015.
La plupart des messages détournent des emblèmes de la région comme les betteraves, la bière ou le welsh (une spécialité culinaire locale) pour appeler à voter contre le FN.
Autant de traits d'humour destinés à attirer l'attention des internautes sur les élections régionales.
«On n'a pas envie de se réveiller le 14 décembre au matin avec Marine Le Pen comme présidente de la région. On ne veut pas laisser faire sans rien faire», expliquent à BuzzFeed France les administrateurs de la page.
Ils souhaitent rester anonymes parce qu'ils veulent que «chacun puisse se reconnaître» dans l'initiative.
«Nous, dans le Nord, on a déjà plein d'étiquettes qui nous collent à la peau. On ne veut pas en plus être catégorisés comme lepénistes», assure cette bande d'amis qui dit venir d'un peu partout dans la région.
Avec l'humour, ils espèrent parler au plus grand nombre. «On a envie de se marrer d'un sujet qui nous inquiète et on veut toucher des gens qui se sentent abandonnés par les politiques.»
Derrière la page Facebook, qui réunit aujourd'hui un peu plus de 8000 fans, on trouve un fonctionnement assez artisanal. «On se réunit, on boit des coups, on raconte des conneries et on publie sur Facebook ce qui nous fait marrer», résument-ils.
Le collectif, qui s'est baptisé «Les chicons en colère», dit ne rouler pour aucun des rivaux de la présidente du Front National. «On veut simplement que les gens aillent voter. Tant que c'est pour autre chose que le FN, ça nous va.»
Les membres du collectif se félicitent de l'engouement né autour de leur page Facebook, notamment après un passage dans La Voix du Nord. Mais cette notoriété leur vaut aussi des insultes et des menaces.
Au-delà des blagues sur Facebook, une cagnotte Leetchi a été lancée pour financer des stickers et des affiches. Elle a déjà permis de récolter un peu plus de 1500 euros.
Les chicons en colère espèrent désormais «dépasser le bruit sur les réseaux sociaux» et que le maximum de monde aille voter en décembre.
«Notre région, c'est une culture une gastronomie, c'est un patrimoine... On en est fiers et c'est ce qu'on veut défendre aujourd'hui.»
